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islands or island travel, this study offers an admirably thorough exposé of a relatively uncharted body of literature, uncovering themes and questions worthy of future exploration. University of North Carolina, Chapel Hill Ellen R. Welch GROVE, LAURENCE. Comics in French: The European Bande Dessinée in Context. New York: Berghahn, 2010. ISBN 978-1-84545-588-0. Pp. xiv + 346. $100. Il est de coutume de commencer tout article concernant la bande dessinée en expliquant qu’elle n’a pas encore atteint le statut de reconnaissance des autres arts et n’est pas considérée au même titre que les autres genres littéraires (poésie, roman, théâtre). Cette recension ne peut échapper à ce type de justification puisque la plupart des revues littéraires n’acceptent pas les comptes rendus de BD, alors que tout livre indiquant le mot ‘roman’ sur sa couverture est d’emblée reconnu comme un candidat potentiel. L’étude de Grove, après beaucoup d’autres, montre pourtant que la BD mérite évidemment son titre de neuvième art. Passons rapidement sur les rares faiblesses de l’ouvrage. La première tient dans les propos tenus sur la quatrième de couverture, selon lesquels aux États-Unis et en Grande-Bretagne la BD serait réservée aux enfants, alors qu’en France elle s’adresse aussi aux adultes. Si ce constat est de moins en moins vrai en ce qui concerne le monde anglo-saxon, et ce depuis les années 1980 qui ont vu la parution de titres comme Maus ou Watchmen, il convient de remarquer qu’en France, malgré des progrès certains et une reconnaissance officielle (souvent liée à des raisons nationalistes et commerciales), beaucoup considèrent encore la BD comme un ‘art’ (très) mineur. L’autre faiblesse de l’étude réside dans l’oubli de l’importance économique et esthétique du manga depuis les années 1990, en France comme ailleurs. Le reste de cette étude est excellent. En plus d’une table des matières détaillée, d’un index précis, de quarante illustrations étudiées dans le texte, d’une bibliographie impressionnante, Comics in French fournit un lexique récapitulatif permettant aux lecteurs de se repérer devant l’ambivalence de certains termes. Après avoir défini le champ géographique de la BD en français (Belgique, Suisse et France) et précisé que la définition de la BD est basée “non sur la langue mais sur la mentalité” (19), l’introduction passe en revue les études anglophones antérieures pour expliquer comment celle-ci s’en distingue. L’auteur précise qu’il est préférable d’envisager la BD au sens large: pour citer Thierry Groensteen, un autre spécialiste du neuvième art, si un texte sans image n’est pas une BD, une BD ‘muette’ ne fait que mettre en évidence le texte par son absence même. L’ouvrage est une remarquable synthèse qui, provenant d’un spécialiste de la relation image/texte, va au-delà de la BD proprement dite pour embrasser la question plus large des ‘images’ dans la culture française et francophone. Contredisant une autre étude remarquable (bien que parfois trop générale) sur l’état du ‘visuel’ en France, Downcast Eyes: The Denigration of Vision in TwentiethCentury French Thought (1993; FR 70.3) de Martin Jay, Grove écrit: “France has had an exceptional history of devotion to visual culture” (298). Le fondateur de IBDS (International Bande Dessinée Society) préconise ainsi le développement de ce qui pourrait être des ‘French Visual Studies’. Malgré l’absence des aspects économiques de la BD, ce livre est en quelque sorte le complément de l’étude Reviews 181 de Jean-Paul Gabilliet, Des comics et des hommes: une histoire culturelle des comics américains (2005). Cet ouvrage a été traduit en anglais par Bart Beaty, lui-même auteur d’une étude (Unpopular Culture: Transforming the European Comic Book in the 1990s, 2007) qui attend son traducteur français pour compléter l’utile va-etvient critique entre les États-Unis...

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