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en montrant le rapprochement entre les contraires que le film réussit à séduire un public en pleine démoralisation économique et sociale. Philippe (François Cluzet), riche aristocrate devenu tétraplégique à la suite d’un accident de parapente, fait passer un entretien d’embauche pour recruter un auxiliaire de vie. L’un de ces candidats, Driss (Omar Sy—César 2012 du meilleur acteur), est un jeune chômeur de banlieue tout juste sorti de prison dont la seule préoccupation est de continuer à toucher ses Assedic. Voyant en Driss un “assisté”, Philippe refuse de signer son attestation de recherche d’emploi et l’engage à l’essai: “Je parie que vous ne tiendrez pas deux semaines”. Commence alors l’histoire de la rencontre de deux mondes opposés et d’un apprentissage à la découverte de l’autre, de ses réussites, de ses failles, de ses souffrances et de ses espérances. L’infirmité de chaque personnage (physique pour Philippe, sociale pour Driss) le rend intouchable, c’est-à-dire indésirable. Malgré sa vie luxueuse et son élitisme culturel, Philippe est victime de “douleurs fantômes”, cette souffrance nocturne qu’il ressent alors qu’il est physiquement incapable de sentir quoi que ce soit. À ceci s’ajoute le regard apitoyant d’autrui qui le déshumanise, chose sur laquelle Driss se démarquera clairement en ne marginalisant jamais l’invalidité de Philippe, ainsi qu’en témoigne la phrase culte “pas de bras, pas de chocolat”. Parfois fantaisiste mais toujours généreux, Driss deviendra le confident intime de Philippe en revendiquant également son droit à la jouissance sexuelle, brisant ainsi l’image du corps handicapé interdit de plaisir. De son côté, Driss accumule les clichés du jeune de banlieue: grand frère protecteur du jeune Adama ou fils banni par une mère excédée, il aime le rap et Earth Wind and Fire et n’associe “Berlioz” qu’au nom d’une cité. Pourtant, on découvre également sa douloureuse histoire, celle d’un enfant sénégalais envoyé en France, pays de l’exil, pour être offert comme progéniture à une tante qui se pensait stérile. Il a donc grandi entouré de dealers, consommant des joints qu’il aime fumer et qu’il partagera avec son patron. Driss et Philippe souffrent chacun à leur manière et vont trouver l’un en l’autre le remède dont ils ont besoin. De leur rencontre naît une véritable amitié porteuse d’un nouveau bonheur, chose qui était devenue impossible pour Philippe après la mort de sa femme Alice, à laquelle il avait été marié pendant vingt-cinq ans: “Mon vrai handicap n’est pas d’être sans corps. C’est d’être sans elle”. Grâce à Driss, à sa franchise et à son exubérance, Philippe retrouve l’envie de vivre et de séduire Eléonore, la ch’tie dunkerquoise avec laquelle il entretenait une relation purement épistolaire. L’inévitable happy ending nous rappelle bien entendu qu’Intouchables, tout comme un autre phénomène sociologique, l’indétrônable Bienvenue chez les Ch’tis (Dany Boon, 2008), reste un film de réconciliation nationale où la parole humaniste triomphe. Siena College (NY) Nathalie Degroult SCHILT, THIBAULT. François Ozon. Urbana: UP of Illinois, 2011. ISBN 978-0-252-07797-4. Pp. 196. $19.95. Following the format of the Contemporary Film Directors series, Schilt thematically regroups short and feature films in chapters that weave Ozon’s cinematic influences and personal preoccupations with well-developed scene analyses. He Reviews 173 carefully balances plot description with critical thought on mise-en-scène, music, dance and camera work, just as he responds to the scholarly critique and popular reception of Ozon’s films. Early pages set the groundwork for the “director’s own path to filmmaking” (9); chapters cover films up to Ricky and Le refuge (2009), though mention is also made of Potiche (2010) in an interview with the director. Clearly supporting Schilt’s research, the interview addresses the filmmaker’s entire career, provoking the director to reflect on common themes and the idea of a trilogy of mourning in his...

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