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Francophonie can be presented to students” (69) might seem a little dubious, but his presentation of the major world indices for countries (GDP per capita, global competitiveness, number of French speakers, etc.) provides a nice base for potential curricular additions by creative teachers with knowledge of French-speaking regions. This eclectic volume is useful, but students in French still need more muscular gestures from our profession about how our courses equip them to use French. Will “business French” ever describe an indispensable form of teaching or learning ? To begin to succeed professionally in French, an American is still likely to need three things: solid oral proficiency, personal experience in a French-speaking culture, and the ability, if called upon, to mention Senghor, Varda, Sarkozy, or Lévesque meaningfully, while standing or moving in a way that shows that s/he is ready to do some business. University of Wisconsin, Madison Ritt Deitz Film edited by Michèle Bissière KAURISMÄKI, AKI, réal. Le Havre. Int. André Wilms, Blondin Miguel, Kati Outinen, Jean-Pierre Darroussin. Janus, 2011. Découpé dans un environnement réel de dentelles anciennes, de précarité et de dangers actuels, au Havre, à Calais et au camp des réfugiés de Dunkerque, l’inoubliable film de Kaurismäki raconte une histoire qui fait plaisir sans endormir notre conscience. Menaces et angoisses alimentent la vie de personnes venues d’ailleurs clandestinement, privées de tous leurs droits et à la merci de n’importe quel mouchard. L’intrigue est aussi précisément située dans le temps, peu après le démantèlement de la “Jungle” de Calais en septembre 2009. Dans un quartier pauvre où “il n’y a pas de miracles”, des gens démunis s’entendent, sans besoin d’explication, pour sauver au moins un des réfugiés: un adolescent congolais , Idrissa (Blondin Miguel), dont le père est mort. Parmi les fugitifs découverts dans un container stationné au Havre depuis plusieurs jours, on en retrouvera quelques-uns au camp de détenus de Calais et au camp de réfugiés de Dunkerque. Idrissa, qui est parvenu à échapper aux autorités et se croit en Angleterre, vit quelque temps caché dans l’eau du port. Dans une atmosphère rappelant la Résistance, les sons, les longs silences, les regards et le travail impeccable d’un chien constituent des codes. L’expression et les dialogues étant réduits au minimum, des gros plans sur un accordéon, des journaux locaux et les reflets bleus d’une télévision nous renseignent sur le traitement des réfugiés. Ce film sur le langage du cinéma utilise des techniques ou des personnages honorant Bresson, Carné, Clair, Renoir, Melville ou Becker. Avec son thème de l’accueil, cette œuvre de Kaurismäki possède l’ironie du sobre et fort Welcome de Lioret (2009), filmé à Calais, dans la Manche et à Londres. Le Havre, dont le nom signifie “refuge”, accueille des cultures par ses nombreuses allusions au cinéma mais aussi à la littérature. Par exemple, Marcel Marx (André Wilms), ici marxiste, raconte le temps (perdu) de sa vie de bohème, clin d’œil au film de Kaurismäki où il était acteur (Vie de bohème, 1992). Traitée à l’hôpital Flaubert (qui existe au Havre), 168 FRENCH REVIEW 86.1 son humble épouse (Kati Outinen) s’appelle Arletty, nom de l’irrésistible actrice illuminant Les enfants du paradis (Marcel Carné, 1945). On reconnaît Jean-Pierre Léaud, l’adolescent maltraité des films de Truffaut, dans le rôle du maniaque qui dénonce l’enfant traqué. En nommant le jeune garçon Idrissa, Kaurismäki salue le grand cinéaste Ouedraogo du Burkina Faso. Pour apaiser Arletty à l’hôpital, son amie lui lit une nouvelle de Kafka, Children on a Country Road. Avec le motif du pain et la présence lancinante de l’inspecteur Monet (Jean-Pierre Darroussin), rappelant Javert, on voit passer des reflets renversés des Misérables. Accueil et humour, silences, sobriété et émotions sans aucune sentimentalité glissent dans des plans où dominent une gamme subtile de bleus...

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