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elle donna lieu à une série de débats du point de vue de la vraisemblance, des bienséances et de la mimesis énonciative, dont l’auteur retrace les étapes principales. La seconde partie du livre concerne les diverses fonctions dévolues au monologue dans la construction du spectacle théâtral. Instrument essentiel de la topographie scénique baroque, forme d’enchaînement facilitant la liaison des scènes, il devient très vite, comme le montre Thouret de manière convaincante, un outil indispensable pour les dramaturges: instrument de communication avec le public, il peut servir de commentaire de l’action, ou de résumé mnémotechnique (dans le théâtre anglais en particulier); il peut être utilisé pour faire passer un propos didactique (comme c’est souvent le cas en Espagne); il peut prendre une dimension méta-dramatique, ou même devenir morceau de poésie lyrique. Ces chapitres conduisent aussi l’auteur à apporter un éclairage intéressant sur la querelle du Cid, et sur les circonstances qui amenèrent Corneille à développer la notion de “fiction de théâtre” (212). Il est question dans la dernière partie de l’ouvrage de la “dramaturgie de l’intériorité” (297) qui naît dans les années 1630. À l’époque où se constitue le sujet moderne, le monologue est souvent le lieu de “la représentation d’un être partagé” (336): les formes diverses de cette mise en scène inhérente à la fabrication d’une dramaturgie des passions font l’objet de pages captivantes, dans lesquelles Thouret retrace les métamorphoses du monologue dans la première partie du dixsepti ème siècle, alors qu’il devient sous la plume des dramaturges une forme plus descriptive que narrative, permettant de mieux communiquer aux spectateurs la profondeur de la “vie psychique” (297) des personnages. L’auteur montre aussi que cette transformation, très sensible en France, revêt des formes quelque peu différentes dans la comedia espagnole et le théâtre élisabéthain, où le monologue se fait souvent le relai d’une parénèse politique et culturelle, ou (notamment en Angleterre) d’une réflexion sur l’effacement du sujet. De Shakespeare à Corneille, de Lope de Vega à Calderon, de Kyd à Mairet et bien d’autres encore, Thouret aborde l’histoire du théâtre ‘baroque’ dans une optique originale et stimulante; la perspective comparatiste proposée, ainsi que l’approche qui consiste à étudier le théâtre non seulement en tant qu’objet littéraire, mais aussi en tant que spectacle, font de Seul en scène un ouvrage indispensable pour tous ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’art dramatique. University of Maryland, College Park Hervé-Thomas Campangne TRIBOUT, BRUNO. Les récits de conjuration sous Louis XIV. Québec: PU Laval, 2010. ISBN 978-2-7637-9074-9. Pp. viii + 657. $73 Can. Why, during a monarchy against which revolt was officially unthinkable, did texts depicting anti-government conspiracies throughout history proliferate? In this exhaustively researched book, Tribout sets out to answer this question, arguing that récits de conjuration should be viewed as a literary corpus that addresses the ambiguities of the Sun King’s reign with unique intensity. In the first part, Tribout reconstructs the historical and artistic context in which these narratives were produced. He maps out the nuanced seventeenth-century semantics of rebellion while calling attention to the close resemblance, despite the difference Reviews 581 in point of origin, between conspiracies and coups d’état. A useful overview of political theory from Aristotle to Hobbes indicates the ways in which certain theories of state serve to legitimize or even predict their eventual overthrow. Finally, Tribout points to the unexpected prevalence of conjurations in the literature of the period, from tragic theater to burlesque satire. This invaluable background serves to emphasize the exceptional literary, historical, and political role played by the ten narratives that he examines in the second half of the book. Written between 1639 and 1704, these texts appear on the surface to have almost nothing in common. Some are anonymous, while some, such as the Cardinal de Retz’s Conjuration du comte de Fiesque or Sarasin...

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