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Pivot, Bernard. Oui, mais quelle est la question? Paris: NiL, 2012. ISBN 978-2-84111619 -5. Pp. 271. 19 a. Pour beaucoup d’entre nous, Pivot est l’homme qui a popularisé la littérature à la télévision en dirigeant de 1975 à 1990 Apostrophes. Sa force était de mélanger les invités et de les rendre accessibles au grand public. Il n’est donc pas surprenant qu’il ait choisi comme protagoniste Adam Hitch, intervieweur de profession et animant l’émission Aparté. Pivot a d’ailleurs reconnu que ce roman est en partie autobiographique. Mais il a aussi expliqué qu’il s’était beaucoup amusé à mélanger le vrai et le faux dans son tribut au point d’interrogation. À moins qu’il ne s’agisse de son procès... À l’âge de 13 ans, alors qu’il est à confesse, Adam découvre qu’il est facile d’éluder une question en y répondant par une autre. Petit, il avait déjà montré une propension à la curiosité en soulevant les jupes des dames ou en fourrant son nez partout où il y avait du secret. Utiliser cette disposition pour en faire son métier semblait couler de source et Adam devint donc journaliste pour s’adonner à sa passion qui est de poser des questions. Malheureusement, cette passion est devenue une obsession et Adam n’arrive plus à dissocier sa vie professionnelle de sa vie privée. Il se décrit comme étant atteint de “questionnite”,une maladie chronique qui fait qu’il est sans cesse en train de questionner ses proches et finit par devenir insupportable. Ce défaut est particulièrement nocif dans ses relations amoureuses et les femmes défilent dans sa vie sentimentale. Adam se pose lui-même des questions quelquefois bien saugrenues, par exemple la dernière carte retournée par le Général de Gaulle dans la réussite qu’il faisait lorsqu’il fut victime d’une rupture d’anévrisme. Un chapitre intitulé “Mettre en question la question” est particulièrement comique car il tourne à l’absurde. Un éditeur pose des questions à Hitch sur son futur livre consacré aux questions auxquelles Hitch répond par des questions appelant d’autres questions. L’intervieweur devient donc l’interviewé, un exercice auquel Pivot s’est lui-même livré après la parution de son livre. À la fin de l’entretien qui couvre deux pages, le mot “question” a été répété vingt-huit fois! Ce roman écrit à la première personne présente une fascinante structure: des questions que le narrateur adresse au “Seigneur” sont insérées entre les chapitres, à un rythme irrégulier, mais invariablement au nombre de quatre. Elles concernent des faits divers, par exemple des énigmes policières contemporaines ou anciennes, mais aussi des épisodes historiques ou encore des mystères de la zoologie, le tout constituant un pêlem êle déroutant pour le lecteur qui se pose des questions! Il est évident que le propos de Pivot, dans cet ouvrage tenant du témoignage et de la parodie, était de faire un clin d’œil à sa belle carrière dans le monde des lettres françaises. University of Wisconsin, Eau Claire Dominique S. Thévenin 282 FRENCH REVIEW 87.2 ...

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