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parties de longueur inégale—Détroits, Barzakh et la Rue des voleurs. Le héros, Lakhdar, mène une vie tranquille entre la cousine Meriem qui hante ses phantasmes, et les belles touristes européennes qu’il dévore des yeux. Le texte commence ainsi:“Les hommes sont des chiens, ils se frottent les uns aux autres dans la misère, ils se roulent dans la crasse sans pouvoir en sortir, se lèchent le poil et le sexe” (11). Comme les chiens sans colliers, Lakhdar erre dans sa ville, tente de noyer son oisiveté et ses frustrations sexuelles dans la lecture de polars. Tout va basculer pour lui le jour où son père le trouve en train de goûter aux fleurs du mal avec Meriem. Pour laver l’honneur de ce péché mortel, le père chasse son fils de la maison et le force à errer dans les rues. La narration alternera entre le printemps de Tunisie, les révoltes arabes et les Indignés d’Espagne. Au bord du désespoir, Lakhdar se laissera récupérer par des intégristes qui lui offrent un gîte et un travail comme libraire dans une mosquée.Avec un copain, ils osent aborder des étrangères et font la rencontre de Judit, une Espagnole qui a étudié l’arabe et à qui Lakhdar donne des leçons en échange de son amitié. Il tombe sous le charme de cette dernière, devient son petit ami et va en voyage avec elle, comme Ibn Batouta qu’il admire. Un jour, un attentat terroriste brise le calme et la vie à Tanger. Lakhdar soupçonne ses copains intégristes, le Cheikh Noureddine et Bassam, d’être mêlés à ce sale coup. La chance lui sourit une nouvelle fois, il fait divers métiers, travaille sur un bateau-navette entre Tanger et Algésiras, mais finira bloqué dans ce port à cause d’impayés. Il fera le mur et travaillera dans des pompes funèbres, s’occupant des noyés ramassés dans le détroit de Gibraltar. La mort du patron croquemort forcera notre héros à rejoindre Barcelone afin d’y retrouver sa dulcinée. Il atterrira dans la Rue des voleurs, là où les filles de joie et les drogués, les étudiants et les immigrés, les mêmes et les divers, s’entassent, se côtoient, s’ignorent sauf quand ils se battent. Clandestin, alors que Judit tombe gravement malade, Lakhdar retrouve par hasard ses acolytes islamistes dans cette ville catalane, sans apprendre ni où ils ont fui ni ce qu’ils sont venus y faire. Très actuel, ce voyage au bout des nuits et de l’ennui de Lakhdar rappelle par moment Ben Jelloun et Céline. Sur fond de crises européennes et de révoltes arabes détournées, comme si l’Andalousie la prospère était plongée dans une Grande Dépression méditerranéenne, Énard nous a offert un très beau roman. University of Wisconsin, Stevens Point Alek Baylee Toumi Foenkinos, David. Je vais mieux. Paris: Gallimard, 2013. ISBN 978-2-07-014010-7. Pp. 330. 19,50 a. Le titre annonce tout un programme—bien romanesque—pour le personnage principal. Les lecteurs soupçonnent qu’il y aura un problème, des moments difficiles à traverser et une fin relativement heureuse: le parcours classique du roman d’inspiration romantique. C’est un genre que l’auteur de La délicatesse (2009) et plus récemment des Souvenirs (2011) dépeint avec humour et parfois avec perspicacité. Je vais mieux, un 272 FRENCH REVIEW 87.2 Reviews 273 récit rétrospectif à la première personne, relate quelques mois dans la vie d’un narrateur masculin anonyme, la quarantaine bien sonnée. Nous sommes dans le monde fort confortable de la bourgeoisie urbaine française à l’époque contemporaine. Notre protagoniste est architecte dans une grande entreprise parisienne, sa femme Élise, institutrice. L’aînée de leurs deux enfants a déjà quitté la maison pour faire sa vie alors que le benjamin est parti faire une année d’études à New York. Pour déclencher l’action...

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