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L’ouvrage couvre largement—trop largement à certains égards—les événements qui gravitent autour du fameux album. Divisé en trois parties, l’étude est tout d’abord consacrée à l’arrivée du poète à Paris, à sa rencontre avec Verlaine et Cros, et à son intronisation au sein des Vilains-Bonshommes. On retrouve les frères Cros réunis autour du mot “zut!” et la fiche signalétique de douze membres du cercle zutique. La seconde partie, la plus importante, offre une étude approfondie de chacun des poèmes rimbaldiens, puis une vue d’ensemble des autres apports (notamment par Cros, Pelletan, Valade et Verlaine). Les chapitres regorgent de références populaires et de détails historiques recueillis avec soin dans les articles de presse quotidienne. La troisième partie résume et justifie la chronologie probable des textes de Rimbaud. En deux temps, elle s’adonne à l’autopsie des figures de style et entreprend l’examen des stratifications sémantiques du recueil, tout en suggérant les complications d’interprétation et de traductions de Rimbaud. Ensuite, elle passe de la sexualité à l’obscène en faisant part de toutes les inspirations qui auraient pu illuminer le poète, avant de passer au crible ses tentatives d’insertion sociale. “Parallèlement”, le dernier chapitre d’une page seulement, nous laisse malheureusement sur notre faim, l’auteur nous prévenant: “Le Sonnet des Voyelles reste inintelligible aussi longtemps qu’on ne l’a pas mis en relation avec des poèmes zutiques [...] Ceux qui n’ont pas fait ce rapprochement, c’est simplement qu’ils n’ont pas pris l’Album Zutique au sérieux” (617). C’est une maigre conclusion. L’excellent ouvrage présente en effet des défaillances quant à l’interprétation des poèmes mais fait aussi montre d’affirmations peu probantes, soutenant, par exemple, que Rimbaud était pédéraste mais féministe, ou encore que Rimbaud n’a pu concevoir le triptyque des “Conneries” parce que Verlaine ne lui a pas laissé suffisamment de place sur la page. À plusieurs reprises, l’auteur laisse libre cours à son imagination et ne convainc pas, lorsque, par exemple, il interprète certaines réactions de Verlaine à contresens, manquant les intentions même de L’album zutique. Du point de vue technique, un récapitulatif des poèmes zutiques avec chacun de leurs auteurs et un index en fin d’ouvrage avec les mentions faites auraient été les bienvenus. Le livre est toutefois une grande réussite en ce qu’il réunit un excellent travail de lecture et de recherches méticuleuses; les sources du Figaro et du Rappel ont richement été exploitées et généreusement mises à profit. Il foisonne de repères historiques et culturels, de définitions en tous genres, de références à la critique rimbaldienne reconnue (Murphy, Ducoffre, Ascione, Reboul...) et d’explications, auxquelles nous ne sommes pas obligés d’adhérer, mais qui ont le mérite d’être mises en avant. Malgré ses disparités et suggestions discutables, cet essai est un outil important de par son exhaustivité. Au lecteur d’exploiter la richesse de l’ouvrage et à faire le tri. Loyola Marymount University (CA) Candice Nicolas UVSLØKK, GEIR. Jean Genet: une écriture des perversions. Amsterdam: Rodopi, 2011. ISBN 978-90-420-3239-2. Pp. 234. 47 a. Focusing on the early semi-autobiographical works of prose by one of France’s most notorious poètes maudits of the last century, Uvsløkk explores moral, sexual, and textual perversions, or “changement[s] de bien en mal, dépravation[s], corruption [s]” (23), as they play out and are problematized in Genet’s Notre-Damedes -Fleurs, Miracle de la rose, and Journal du voleur. Perversion for Genet can be 836 FRENCH REVIEW 86.4 understood as part of the author’s rhetorical strategy of provocation: his radical opposition to readers and, through them, to bourgeois society. Genet might seem at first to accept the traditional dichotomy of perversion as an opposition to or deviation from the norm while also marginalizing himself as incarnating absolute evil. But he actually aims in his works to transgress this perversion-normalcy dichotomy in...

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