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décrets promulgués entre 1940 et 1944 qui n’ont pas été abrogés après la Libération. Elle rappelle également le statut actuel—souvent modifié, parfois inchangé—de chaque mesure. Le cinéma français, par exemple, bénéficie encore de “l’avance sur recettes”institué en 1941 afin de relancer la production cinématographique (111–12). De nos jours, ce mode de financement relève du Centre national du cinéma (CNC), qui était lui-même à l’origine le COIC, créé durant l’Occupation (tout comme l’IDHEC, qui est plus tard devenu la Fémis) (118–19). De même, l’Ordre des architectes, institué en 1940, perdure (ainsi que celui des médecins ou des expertscomptables ), mais il n’y a évidemment plus de “numerus clausus des architectes juifs réduits à 2% des effectifs”(153). Comme le précise Desprairies,“en dépit de la rupture affichée par Vichy”, certaines de ces mesures ne reflètent pas nécessairement les orientations idéologiques du régime, qui“parachève sans les nommer les initiatives du Front populaire que la IVe République entérinera”(12).Dans le domaine de la santé publique, par exemple, lorsque le régime de Vichy décrète que “les futurs mariés doivent passer un examen prénuptial [...] qui donne lieu à un certificat, sorte de carnet de santé des futurs parents”, la source d’inspiration de cette mesure est claire: “Le modèle est explicitement celui de l’Allemagne nazie” (212). Dans le même domaine, toutefois, d’autres mesures témoignent d’une continuité administrative, avant, pendant et après la “Révolution nationale” pétainiste: “La médecine préventive adaptée à l’enfant en milieu scolaire est une initiative du Front populaire, mais le gouvernement de Vichy la systématise en 1941 en instaurant une formation spécifique pour le médecin scolaire” (211). Cette continuité des rouages administratifs constitue à la fois une faillite morale et une force de l’action publique: capable de collaborer avec l’occupant nazi et de participer à la Shoah, le régime de Vichy a pu également prendre quelques mesures “constructives, même si pour beaucoup d’entre elles leur application a dû attendre la IVe République pour être efficace”(13). Desprairies a fait œuvre utile en détaillant cet “héritage” parfois gênant, qui est bien présent, même s’il est relativement peu connu, dans la vie quotidienne des Français. Son livre, bien organisé, abondamment illustré, souvent passionnant et toujours éclairant, devrait être dans toutes les bibliothèques universitaires. Western Washington University Edward Ousselin Jones, Graham M. Trade of the Tricks: Inside the Magician’s Craft. Berkeley: UP of California, 2011. ISBN 978-0-520-27046-6. Pp. xvii + 289. $65. This work has a unique appeal for readers interested in the intersection of the cultures of magic and France. Due to the secretive nature of the magic subculture, few Francophiles may realize that France is a leader in the international practice of the craft. Modern magic is traced to the ground-breaking career in the mid-nineteenth century of Jean-Eugène Robert-Houdin, whose legacy was evoked in the stage name 254 FRENCH REVIEW 87.2 Reviews 255 of the American magician Houdini. In choosing France as the focal point for the study of magic, Jones, an anthropologist, reveals much about this hidden corner of French society. Looking beyond performances on street corners, in cabarets, or on stages, he finds a complex culture with its own rules determining how secrets are concealed and revealed. His passion for magic and his French language skills allowed him to take advantage of the opportunities that French practitioners offer to new magicians on a path into the profession. Thanks to formal classes and supportive peers in magicians’ social clubs, Jones became proficient enough to be accepted into the Fédération Française des Artistes Prestidigitateurs. He found that, although performance is solitary, preparation is communal, and relationships among magicians are complex. While caution and discretion are woven into personal interactions among professionals, the secrets to the tricks are openly available in the...

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