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Roman‘virtue’paradoxically leads to his estrangement from the national community. Montaigne (discussed by Keller in the middle of the book) seems to emerge as the most modern writer in the study; in describing nationhood as a series of customs, Montaigne espouses the cultural relativity and tolerance that characterize twentiethcentury ‘social construction’ theory. Each chapter stands on its own, with fine close readings of each text, but they are more like variations on a theme than a sequence building toward a synthesis. Thus the book lends itself to scholars wishing to dip into its pages to see how Keller approaches an individual author. Grinnell College (IA) David Harrison Lagrée, Marie-Clarté. “C’est moy que je peins”: figures de soi à l’automne de la Renaissance. Paris: PU de Paris-Sorbonne, 2012. ISBN 978-2-84050-774-1. Pp. 594. 24 a. “Car c’est moy que je peins”: la célèbre phrase de Montaigne est le point de départ de la réflexion sur l’imaginaire et l’histoire de l’intériorité proposée par Lagrée dans cet ouvrage captivant, qui offre au lecteur une réflexion aussi stimulante qu’érudite sur la Renaissance finissante. Dans la première partie du livre, l’auteur étudie les éléments constituants d’une configuration dominante dans la représentation de soi qui met en jeu un schéma aristotélico-thomiste pour l’âme, en même temps qu’une image du corps qui reprend le modèle défini par Galien. Lagrée montre que ces schémas n’apparaissent pas seulement dans des textes savants, mais aussi dans des œuvres de vulgarisation comme les Histoires prodigieuses de Belleforest ou les Diverses leçons d’Antoine du Verdier. La configuration dominante est donc largement acceptée dans les années 1560–80, comme le montre également un passionnant chapitre consacré à la vie et à l’œuvre de Guillaume Postel, auteur qui malgré sa volonté de synthèse entre des courants aussi différents que la Kabbale, l’aristotélisme et l’alchimie, ne remet pas en question les modes habituels de représentation de soi. Lagrée se propose ensuite d’étudier les variations confessionnelles de la figure de soi dans les camps catholique et réformé.Envisagés dans leur relation à la notion de persona,les concepts de temporalité, de conscience, de psychologie et d’alter, font l’objet d’analyses abondamment documentées qui permettent de discerner plusieurs étapes.Au“basculement”(90) des années 1550–60, succèdent la violence et le chaos des guerres de religion, ainsi que“le fantasme de l’intrusion de l’autre en soi”(249), qui finissent par susciter le délitement de la configuration dominante du moi. L’auteur explique de manière convaincante que les années 1580 se caractérisent par une “fragmentation déstructurante” (258) présente dans les domaines de la médecine ou de la philosophie tout autant que dans des textes littéraires. Au cœur de l’ouvrage figurent des pages consacrées aux Essais: si Montaigne met en question la représentation traditionnelle de la persona par son refus de “former l’homme”, Lagrée relève dans son œuvre, bien plus que la formation d’un 232 FRENCH REVIEW 87.2 Reviews 233 nouveau schéma, une “désespérance performative” (277) caractéristique de la pensée des années 1580–1600. La dernière partie de l’ouvrage aborde le renouvellement de la représentation de soi dans les années 1600–1620, discernable à la fois chez les catholiques, qui mettent en exergue une conception mécaniste du corps et de l’âme, et les réformés, qui valorisent l’entendement, la conscience et l’intériorité, tout en esquissant une“poétisation de la persona”(511). Lagrée ne s’est pas limitée aux grandes figures de la Renaissance,et c’est là l’un des grands mérites de son livre,qui nous permet aussi de redécouvrir des textes comme l’anonyme roman La Mariane du Filomène ou le Thrésor d’histoires admirables de Simon Goulart. Comme l’explique l...

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