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bequeaths the manuscripts of his opus to the University of Shanghai. There Chinese scholars will be able to appreciate anew his visually artistic literary style, wherever it may be. Trinity University (TX) Roland A. Champagne SPERLING, SACHA. Les cœurs en skaï mauve. Paris: Fayard, 2011. ISBN 978-2-213-663050 . Pp. 249. 19,20 a. Il est difficile, peut-être même injuste, de rendre compte d’un livre qu’on a lu sans grande passion parce qu’on lui trouve très peu d’étoffe. L’ennui et la frustration du lecteur n’aident en rien la découverte de ce deuxième roman de Sperling dont la complaisance, ci et là, est bien trop évidente. On craint que ce jeune romancier n’aime avant tout s’entendre écrire. Avec un aplomb qui laisse complètement coi, il tisse son texte de certitudes, de références littéraires ou autres qui n’impressionnent personne tant elles sonnent faux. On ne peut pas aisément ignorer le manque de rigueur qui constitue la toile de fond de ce livre. Les cœurs en skaï mauve est une version édulcorée et très délavée d’un mauvais roman de la route américain. Les deux personnages principaux, Jim et Lou, ont envie de quitter la médiocrité et l’ennui de leur quotidien. C’est ainsi qu’ils prennent de fausses allures d’aventuriers pour qui le voyage en soi et autour de soi est le facteur essentiel de la mouvance. Malheureusement, le livre est rempli de clichés, de généralisations triviales qui ne font que réduire son impact. À ceux qui pensent qu’il est exagéré de vouloir condamner ce roman aux oubliettes, de vouloir l’entourer d’un très haut mur de protection afin d’épargner les sensibilités du lecteur, on suggère tout simplement de le lire. Personne n’est dupe de la tromperie de base; ces personnages, à l’inverse de ce que pourrait laisser présager la page de couverture, ne font pas de road trip sur la fameuse route 66 et ils ne sont pas non plus les heureux propriétaires d’une rutilante Cadillac, rose ou autre. Certes, le subterfuge n’est pas ce qu’il y a de plus agaçant dans le roman. Ce qui fait l’effet d’un morceau de craie qu’un élève désobligeant va faire crisser sur le tableau de la salle de classe, ce sont les faux effets langagiers, les fausses images, les allusions aux auteurs plus aguerris dont Sperling se targue d’avoir lu les œuvres. La morosité de deux jeunes gens en mal d’inspiration n’a rien d’original; leur fuite dans le périphérique est des plus insipides tant elle est vide de sens. Qu’y a-t-il de si mirifique dans l’odyssée de ces deux personnages qui partagent un moment leur existence solitaire? Doit-on comprendre qu’ils s’offrent le pèlerinage du pauvre parce qu’il est clair qu’ils n’ont pas les moyens d’une vraie vie de voyageurs? Pour une génération qui a un accès si immédiat à tant de moyens d’évasion bien plus probants qu’un faux road trip, on peut se permettre d’être sceptique, voire cynique. Ce livre est manipulateur et sombre, à l’instar de ses personnages. Si encore l’auteur avait à dessein brouillé les pistes, mais ce n’est pas le cas. Le ton est certes délicieusement désobligeant, de temps à autre, mais en fin de parcours, dans les rues tristes de banlieue, quand le réel reprend le dessus, on se pose encore la question de savoir ce qu’on fait là. Western Kentucky University Karin Egloff 802 FRENCH REVIEW 86.4 ...

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