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Reviews 219 qu’il semble être de convaincre de sa pertinence. Mais à mesure que l’on progresse dans la lecture, les questions posées se font plus congruentes aux œuvres rapprochées, et au contact de Diderot (écriture comme saisissement du corps, corps féminin), Kierkegaard (lâcher prise dans la foi ou le désir, écrire en appel au divin, émiettement de l’être, écriture comme marque de la défaillance), Lévinas (lire la Bible, ouverture au radicalement autre, évacuation de l’image), Butler (deuil collectif, positionnement du sujet par son corps, impossibilité du récit de soi car “nous ne nous appartenons pas” [155]), le rythme s’accélère et aboutit à une conclusion engageante.Au final, au contact de diverses pensées du dépassement, de l’envahissement, de l’“étrangeté de ce qui met hors de soi”(184), la littérature va au-delà de l’incarnation du concept philosophique et la fiction apparaît comme moyen d’aller à la rencontre de ce qui a été oublié, du “silence, de [la] nuit, de [la] perte et d[e l’] absence” (171) qui la fondent. Shippensburg University (PA) Blandine Mitaut Bastien, Sophie, Geraldine F. Montgomery, et Mark Orme, éd. La passion du théâtre: Camus à la scène. Amsterdam: Rodopi, 2011. ISBN 978-90-420-3420-4. Pp. 238. 47 a. Cet excellent ouvrage présente des études de contributeurs d’horizons variés (analystes littéraires et praticiens du théâtre) pour offrir une nouvelle perspective sur l’importance du théâtre dans l’œuvre et la vie de Camus et l’intérêt que cette question suscite aujourd’hui. La première partie étudie son œuvre dramatique. Pierre-Louis Rey analyse la façon dont la mise en scène, les décors et les acteurs de Caligula et Le malentendu orientent ces pièces vers un ‘théâtre de l’absurde’. Raymond Gay-Crosier observe sa carrière théâtrale et met l’accent sur sa vocation, la période formatrice de sa jeunesse et les adaptations récentes de ses pièces. Marie-Gabrielle Nancey-deGromard étudie les didascalies présentes dans Caligula et comment elles contribuent à placer la violence du personnage éponyme sous le signe de la théâtralité et de l’ironie. Par son analyse de L’état de siège et des Justes, Geraldine Montgomery explique comment les personnages arrivent à l’engagement dans une action de révolte solidaire contre l’injustice. La confrontation entre amour et justice et la question des limites sont également étudiées, tout comme l’actualité des deux pièces. La deuxième partie aborde Camus comme praticien et théoricien du théâtre. Agnès Spiquel montre comment le théâtre est au cœur de la vie et l’œuvre de Camus et de sa réflexion sur l’écriture. Elle affirme que le théâtre est un des lieux où se développent ses réflexions sur la condition humaine. David Walker retrace la formation autodidacte de Camus comme homme de théâtre. Il explique comment Camus sut observer d’autres metteurs en scène et modèles pour définir son esthétique. Anne Prouteau se penche sur deux étés que Camus a passés au festival d’Angers en 1953 et 1957. Elle analyse le travail d’écriture qui précède la mise en scène et qui semble essentiel pour Camus qui désire offrir aux acteurs un texte qu’ils pourront interpréter. Les deux dernières parties de ce recueil observent la réception du théâtre de Camus en France et à l’étranger. Jason Herbeck offre une explication nouvelle à l’échec de L’état de siège. Il indique en effet que la pensée philosophique de Camus est en pleine évolution et que la pièce se situe entre deux extrêmes difficiles à représenter (le concret et l’abstrait, entre autres). Se basant sur son adaptation de la pièce Le malentendu, Lydie Parisse explique les choix radicaux nécessaires pour transposer cette pièce sur scène et insiste sur la signification du double et du manque. À l’instar...

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