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fulfill different niches. Geneviève Gross’s study of the Livre des marchans suggests, too, factors that assure certain books a longer future of re-editions and an easier adaptation to evolving contexts. This collection reflects a range of critical approaches, from close textual readings to more general overviews of a literary landscape. The articles are well researched and firmly rooted in the history of the book and genre scholarship. As such, they constitute a rich source of materials that marry literary and historical perspectives.The arguments are thought-provoking and convincing to today’s scholars, witnesses to the decline of the physical book and quite familiar with changing forms of publishing and new generations of readers who can determine the fate of a text. Webster University (MO) Emily Thompson Barbé-Petit, Françoise. Marguerite Duras, au risque de la philosophie: Pascal, Rousseau, Diderot, Kierkegaard, Lévinas. Paris: Kimé, 2010. ISBN 978-2-84174506 -7. Pp. 210. 21 a. “Au risque de la philosophie”, annonce le titre, non sans ambiguïté. Risque de qui, de quoi? Puisque l’œuvre de Duras affiche une certaine méfiance à l’égard de la théorie, de l’intellectualisme, de tout savoir constitué (12), sur lequel elle fait primer un“savoir insu” (14), c’est au premier abord la philosophie, rivale de la littérature, qui pourrait avoir le plus à encourir. Surtout quand l’écriture romanesque se met, sous la plume de Duras, en quête d’une “pensée sauvage” (179). C’est pourtant l’écrivaine que l’on découvre s’ouvrant à cet Autre des lettres, attentive aux apports de la réflexion métaphysique, où que cela conduise. Moins une analyse philosophique des textes de Duras, que l’exploration dans ses textes de l’aboutissement littéraire d’une pensée de l’altérité,de la“ dépossession profonde”de l’être (15),ce travail opère un rassemblement au sein duquel les textes des auteurs cités par Duras et ses propres textes à elle se frôlent. Les penseurs sont ici sollicités en tant qu’“accompagnateurs”(169–70) de la littérature, et non garants de son sens. Le but avoué est de “situer la ‘reprise’ durassienne dans la posture philosophique”, singulière qu’elle est dans son “faire-œuvre avec” les autres (18). Cette étude invite ainsi, et c’est là son atout majeur, à repenser le rapport de la philosophie à la littérature, s’avançant l’une vers l’autre à tâtons, sans rivalité. Ce travail s’organise donc autour de six îlots, dédié chacun à l’une des figures dont Barbé-Petit entend faire résonner l’écho dans l’œuvre de l’écrivaine, six figures dont seules deux, Lévinas et Butler, ne sont pas convoquées par Duras elle-même. Par-delà l’accomplissement dans la voix durassienne de l’ouverture proposée par la pensée des philosophes revendiqués, Barbé-Petit suppose dans l’intertexte philosophique/littéraire qu’elle esquisse “le signe ou le symptôme d’une ouverture aux autres” (19). Ambitieuse proposition, qui finit par aboutir à condition d’être patient. Quelques trébuchements initiaux auprès de Pascal et Rousseau notamment, peuvent donner l’impression que la rencontre avec Duras est parfois forcée, et le propos tend à vaciller, trop préoccupé 218 FRENCH REVIEW 87.2 Reviews 219 qu’il semble être de convaincre de sa pertinence. Mais à mesure que l’on progresse dans la lecture, les questions posées se font plus congruentes aux œuvres rapprochées, et au contact de Diderot (écriture comme saisissement du corps, corps féminin), Kierkegaard (lâcher prise dans la foi ou le désir, écrire en appel au divin, émiettement de l’être, écriture comme marque de la défaillance), Lévinas (lire la Bible, ouverture au radicalement autre, évacuation de l’image), Butler (deuil collectif, positionnement du sujet par son corps, impossibilité du récit de soi car “nous ne nous appartenons pas” [155]), le rythme s’accélère et aboutit à une conclusion engageante.Au final, au contact de diverses pensées du dépassement, de l’envahissement, de l’“étrangeté de ce qui met hors...

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