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médecin quadragénaire, privilégiée dans son milieu bourgeois, vit dans un appartement cossu et redécoré dans le quartier du Marais. Elle a réussi pleinement sa profession, mais il y a une tache noire dans ce beau décor. Mère d’une jeune femme de vingt-deux ans qui va aller faire sa vie en Californie, se retrouvant seule parce qu’elle vient de quitter Alain qui la trompait, elle ne désire qu’une chose, avoir un autre enfant avant qu’il ne soit trop tard. On s’embarque dès lors dans la litanie de ses monologues intérieurs, offensants envers tout exclu de son milieu social, et ceci dans un tissage d’acronymes exaspérants. “Si j’avais tout raté au moins, si j’étais au RMI et sous CMU, le naufrage, à ce moment-là, peut- être que mon désarroi attendrirait un mec et qu’il me collerait un môme par pitié?” (35). Mais Nathalie s’empresse de nous rassurer, elle n’appartient pas “au camp des loseuses” (35). Ouf! Et tant pis pour celles qui ne savent faire autrement que de rater leur vie. Elle au moins elle sait mener sa barque. Les hommes font-ils des enfants par pitié? Les femmes qui ne réussissent pas leur carrière sont-elles toutes des paumées? Nathalie, médecin de profession, aurait pu nous offrir des raisons et des émotions plus généreuses envers son propre sexe. En faisant ses tournées habituelles des galeries, bars et mariages d’amis tous branchés, Nathalie espère trouver la réponse à la question de savoir pourquoi “tant d’emmerdeuses moches et cruelles se dégotent un mari” (36). Et c’est au cours d’un vernissage chez des amis qui baptisent à l’occasion leur appartement “La Factory”, qu’elle fera la rencontre d’Arno Genic, jeune peintre de vingt ans son cadet, sans sous mais plein de talent, vivant de petits boulots et devenu insomniaque à cause de la crise du logement parisien. Il ne prête, ce soir-là, aucune attention à toutes les filles qui gravitent autour de lui, seule Nathalie semble l’intéresser. Il y a dès lors un ravissement amoureux mutuel, une complicité dans le discours et chaque moment passé ensemble. Arno est intelligent et généreux, et son humour fait redémarrer Nathalie dans un bonheur dont elle avait perdu le goût. D’où vient une telle aisance si bouleversante et si spontanée dans l’intimité de ces deux êtres si différents? Quelle force irrépressible les attire l’un vers l’autre? Les réponses sont surprenantes apportant enfin au roman sa raison d’être. Mais pour le lecteur, la plus troublante reste celle de savoir pourquoi une femme comme Nathalie se fait encore tant de complexes. Difficile de se mettre dans sa peau, difficile d’y croire. Nous avons au moins une lueur d’espoir que les femmes ont passé le seuil d’une époque que Simone de Beauvoir dénonçait déjà en 1949. Ce roman a une intrigue intéressante mais elle se bloque, elle hésite et puis se noie dans un labyrinthe sexiste tracé par la narratrice elle-même. Gustavus Adolphus College (MN) Anne-Marie Gronhovd LAJOUX, MICHÈLE. Le crime de la renarde. Paris: Cherche Midi, 2012. ISBN 978-2-74912239 -7. Pp. 144. 14 a. Whether it was her intention or not, Lajoux has given a new meaning to the expression “foxy lady”—in her fourth novel, the main character referred to as “la renarde” is guilty of an unusual act sometimes committed by vixens when they cannot feed their offspring because of lack of food: they kill their pups. Cendrine has, in a fit of temporary insanity, killed her sixteen-month old baby Théo and thrown the dead body into a lake. We meet the young woman in jail, where she is 792 FRENCH REVIEW 86.4 given the chance to reflect on her life and personality by writing her thoughts down in various notebooks and on loose paper. She is 23 years old and has received a...

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