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angoissée de résultats d’analyses, le choix d’un chirurgien, l’opération, les séances de chimiothérapie, la fatigue et les disputes qu’elle engendre. Si d’inévitables moments de désespoir emboîtent le pas aux espérances ténues que l’on n’ose verbaliser, c’est avant tout la détermination de ne rien céder au cancer qui prévaut et consume Roméo et Juliette. L’enfant survivra à l’épreuve (cela est dévoilé d’emblée), jusqu’à ses huit ans du moins. Mais si le film désamorce immédiatement tout suspense quant à la survie d’Adam, la question de son avenir demeure. La guerre a beau avoir été déclarée et des batailles ont beau avoir été gagnées, reste à savoir si la guerre est finie, et si la vie peut prendre un cours enfin normal. Dès les premières images, le film affiche une ambition intimiste conjuguée à une énergie débordante. La caméra à l’épaule filme au plus près des protagonistes volontaires et toujours en mouvement. Cependant, cette proximité n’est pas motivée comme chez Wiseman, Depardon et le Tavernier de L.627 par une conception behavioriste du cinéma. La traque des gestes n’est pas motivée par la conviction que ceux-ci trahiront mieux que tout les pensées et les émotions des personnages. Elle tente plutôt avec maladresse de signifier une parenté avec la Nouvelle Vague que soulignent des passages narrés en voix off et quelques travellings d’inspiration truffaldienne. Ces effets de style s’avèrent d’autant plus inutiles qu’un montage quasi-épileptique et un recours incessant à la musique en désamorcent les effets potentiels. Bien souvent l’on devine des plans-séquences coupés au profit d’un montage alterné qui fragmente le temps. En refusant ainsi tout déploiement de la durée, le film en vient à nier la nature même de son sujet: il sape la tension qui naît de l’attente d’un verdict médical, contredit l’espace d’un décor hospitalier aux interminables couloirs. La guerre est déclarée apparente la lutte contre la maladie à une blitzkrieg alors qu’elle tient évidemment plus de l’interminable guérilla. Quant à la musique souvent assourdissante, elle vient souvent remplacer les émotions que le scénario et les acteurs (Jérémie Elkaïm en particulier) ne traduisent guère. Faute de rigueur formelle (et malgré l’élégance compositionnelle de certains plans), le film confond tension et frénésie, et il s’enfonce plus souvent dans le voyeurisme qu’il ne bouleverse. Les jeunes co-scénaristes ont fait étalage de la teneur autobiographique du récit pendant la promotion. Ce rappel incessant qu’ils ont bel et bien vécu ce que nous voyons à l’écran reproduit la désagréable impression que l’on éprouve devant les talk-shows nauséabonds qui pullulent à la télévision. Maladroit, paresseux car sûr de la puissance d’un sujet foncièrement émouvant, La guerre est déclarée ne fait que survoler des situations que Haut les cœurs de Sólveig Anspach prenait à bras le corps treize ans plus tôt. Sans doute les auteurs étaient-ils convaincus que leur charme suffirait à leur attirer les faveurs des médias et leur douleur passée celles du public. Les faits leur ont, à l’évidence, donné raison. Villanova University (PA) François Massonnat DURMELAT, SYLVIE, and VINAY SWAMY, eds. Screening Integration: Recasting Maghrebi Immigration in Contemporary France. Lincoln: UP of Nebraska, 2012. ISBN 978-08032 -2825-2. Pp. 282. $35. Dans un passé encore récent, les immigrants d’origine nord-africaine se tenaient Reviews 1021 en général à l’écart de la vie culturelle française. Aujourd’hui, les jeunes générations occupent souvent le devant de la scène en tant qu’acteurs ou réalisateurs, se posant non plus en sujets mais en auteurs de leur propre Histoire. Ils expriment des revendications historiques, politiques et économiques au travers de longs métrages à destination du grand public. Leurs...

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