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flirte avec le mélo, mais cette belle histoire d’amitié dépeint sobrement le combat d’une femme qui cherche à donner un ultime sens à sa vie. Le thriller était aussi représenté au festival. Dans L’avocat (Cédric Anger), Benoît Magimel incarne un jeune avocat d’affaires ambitieux qui se laisse entrainer dans la défense d’un réseau mafieux et mesure trop tard la dangerosité de son client. La structure en flashback ne nuit pas au suspense, et les truands sont bons. Poupoupidou (Gérald Hustache-Mathieu) est plus mémorable. L’excellent Jean-Paul Rouve y joue David Rousseau, un écrivain de polars qui se rend dans une petite ville perdue et enneigée du Doubs pour hériter d’une tante (il ne reçoit que son chien empaillé). Il se prend d’intérêt pour un fait divers, la mort d’une jeune fille modeste devenue l’égérie d’une marque de fromage. Ne croyant pas au suicide, l’écrivain s’improvise enquêteur. Il lit le journal de Candice (Sophie Quinton) et se sert des parallèles qu’il découvre avec la vie de Marilyn Monroe pour démêler les ficelles de cette mort mystérieuse. Ce film décalé surprend et amuse. Enfin, le programme incluait des œuvres moins facilement classables, mais tout aussi intéressantes, dont Le Havre (Aki Kaurismäki; voir FR 86.1), le téléfilm Camus (Laurent Jaoui, 2010), Pater (Alain Cavalier), qui fera l’objet d’une recension future, et La clé des champs (Marie Pérennou et Claude Nuridsany). Après Microcosmos, ce film est un hymne à la nature ainsi qu’une histoire d’amour et une réflexion sur l’enfance. Un narrateur adulte commente discrètement la manière dont il passait ses vacances d’enfant chez un oncle agriculteur, laissant aux images le soin de rendre ses “longues journées dilatées par l’ennui”. Le garçon du film découvre une mare pleine de trésors tels que la fourmi nageuse ou la carpe centenaire, puis rencontre une âme sœur dans la fillette qui envahit son royaume. Dans ce beau film aux accents proustiens, la richesse de la nature et l’imaginaire enfantin sont rendus par des images saisissantes et une bande son inventive et pleine d’humour, qui suscitèrent de nombreuses questions lors de la discussion avec les réalisateurs. Ce festival vaut vraiment le voyage (frenchfilmfestival.us). University of North Carolina, Charlotte Michèle Bissière DONZELLI, VALÉRIE, réal. La guerre est déclarée. Int. Valérie Donzelli, Jérémie Elkaïm, César Desseix, Gabriel Elkaïm. Rectangle, 2011. La conjugaison d’une critique largement positive et d’un succès populaire inespéré justifie que l’on s’attarde sur La guerre est déclarée. Il constitue en effet une manière d’exception dans un paysage cinématographique français où la concentration des circuits de distribution condamne souvent les films dits d’auteur à disparaître des écrans après une ou deux semaines d’exploitation. Toutefois, le scénario, la mise en scène, la photographie, le montage ou le jeu des acteurs ne sauraient expliquer seuls l’accueil dithyrambique de la presse, ni l’emballement public. Le film retrace en un long flashback le parcours de Roméo et Juliette qui accompagnent leur nourrisson Adam dans sa lutte contre un cancer. À l’instar de son titre évocateur, le film montre chaque étape de la maladie et ses effets sur la vie amoureuse des jeunes parents: la découverte de symptômes étranges, l’attente 1020 FRENCH REVIEW 86.5 angoissée de résultats d’analyses, le choix d’un chirurgien, l’opération, les séances de chimiothérapie, la fatigue et les disputes qu’elle engendre. Si d’inévitables moments de désespoir emboîtent le pas aux espérances ténues que l’on n’ose verbaliser, c’est avant tout la détermination de ne rien céder au cancer qui prévaut et consume Roméo et Juliette. L’enfant survivra à l’épreuve (cela...

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