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fatidique des sept ans avec une compagne. L’ont ainsi successivement quitté Mélanie, son épouse, suivie de Claudine, une concubine, toutes deux désireuses d’avoir un enfant alors qu’Adrien est atteint d’azoospermie chronique, puis Julia, partie vivre l’aventure en Nouvelle-Zélande. Après une courte relation de sept mois avec Élise, Adrien a rencontré Louise, une femme mariée qui “a fait le vœu de ne jamais tromper son mari, enfin tromper vraiment” (25), c’est-à-dire de ne jamais commettre d’adultère. Ce détail amène dans le texte une comparaison avec Madame Bovary. En effet, Adrien est maître de conférences en littérature et travaille dans un laboratoire de recherche intertextuelle qui décrypte les manuscrits de Flaubert. Malheureusement, Adrien déteste Flaubert, ce qu’il ne peut avouer par peur de perdre un emploi qu’il occupe depuis vingt-trois ans! Aussi a-t-il dû publier ses premiers écrits sur Pétrarque et Laure sous le pseudonyme d’André Moridele, anagramme de son nom, avant d’oser apposer son vrai nom sur “une éblouissante vie de Pétrarque, unanimement saluée par la critique” (27). En ce 6 avril, Adrien se prépare à retrouver Louise “avec un zèle d’adolescent pour aller à un rendez-vous dont le simple bon sens voudrait qu’il se détourne” (15–16). Arrivé une heure en avance, Adrien anticipe cette rencontre qu’il veut décisive: si Louise ne lui cède pas, il cessera de la voir! Louise a dû elle aussi arriver au même genre de conclusion puisqu’elle choisit de faire faux-bond à Adrien. Après deux heures d’attente, il sait qu’elle ne viendra plus mais peine à quitter le restaurant sur cet échec au goût amer puisque Louise ne lui a même pas donné la chance de se battre. Dans les chapitres suivants, Monnier continue les parallèles entre Adrien et Pétrarque qu’il imagine sur la place de la Trinité de Toulouse en avril 1330, méditant sur son amour pour Laure à qui il a consacré son célèbre Canzionere. La présence de Pétrarque à Toulouse est une invention de Monnier, certains pétrarquistes s’accordant pour situer la rencontre du poète et de sa muse à Avignon le 6 avril 1327, tandis que d’autres nient que Laure ait réellement existé. Louise, elle, existe vraiment et le lecteur fait sa connaissance le 8 avril, au quart du roman, en proie au doute quant à l’attitude qu’elle a adoptée avec Adrien. Louise aime plaire aux hommes et Adrien l’a séduite en lui offrant un édition de luxe du Canzionere pour l’initier à la poésie de Pétrarque et lui en faire goûter le charme. Lorsqu’elle apprend par un ami commun qu’Adrien continue à l’attendre, elle ne sait plus que penser, “[s]es sentiments sont noués comme les fils d’un tapis persan: elle l’aime [...] mais elle n’a pas envie de faire l’amour avec lui” (94). Pourquoi Monnier a-t-il choisi d’ajouter à son roman l’incident d’astronautes de six pays différents partis dans une navette spatiale pour rejoindre une station orbitale? Non seulement l’épisode n’ajoute rien mais de plus il arrive véritablement comme “un cheveu sur la soupe”. C’est dommage car cet épisode nuit à l’unité d’une histoire au charme désuet. University of Wisconsin, Eau Claire Dominique S. Thévenin PELUCHON, JULIEN. Pop et Kok. Paris: Seuil, 2012. ISBN 978-2-02-105506-1. Pp. 161. 16 a. Un roman très court, une sorte de parodie des romans d’apocalypse en vogue aujourd’hui. L’histoire se déroule sur une période de trente ans, entre les années 2185 et 2215. Elle se passe dans un endroit précis, à Rouen, même si le reste du Reviews 1001 monde, entendez Paris, est également affecté. De nombreux épisodes, loin d’effrayer, tiennent du burlesque. Le texte alterne entre la narration et le journal de Pop, un des deux personnages principaux de l...

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