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Arbour’s book is a passionate, rapid-paced adventure written with style and gusto, with short but powerful sentences, literary and musical references, and a true flair for the questions that both upset us and lure us to find unwanted responses . We may not be “cured,” “rested,” or “better” from these adventures, but we will have been brave enough to test some dangerous waters. Santa Rosa Alliance Française (CA) Davida Brautman BEGAG, AZOUZ. Salam Ouessant. Paris: Albin Michel, 2012. ISBN 978-2-226-24007-1. Pp. 181. 16 a. Pour mieux connaitre ses filles, un jeune père décide de les emmener en vacances dans un village de Bretagne nommé Ouessant. Le narrateur est un Beur divorcé, ses rejetons sont des adolescentes pénibles, dont la mère est d’origine française. Ces petites pestes gâtées s’appellent Sofia et Zola et s’amusent à rendre la vie de leur père insupportable. Elles auraient préféré l’Algérie avec son soleil brûlant, sa mer bleue et son ciel immaculé plutôt que ce pays où habite la pluie, même en été. Le père y a loué une maison à la campagne afin de ne rien faire, voir les jours passer, lire, manger et se reposer. Mi-autobiographique, mi-fiction, le roman alterne entre une narration au présent dans l’espace breton, et une série de flash-backs en France et en Algérie. Premier retour à son enfance, sa ville natale, un bidonville de Lyon, il se souvient de son père, travailleur immigré illettré, qui lui enseigna certaines valeurs, hélas un peu perdues aujourd’hui, comme l’honneur cornélien et la parole donnée, érigés en valeurs sacrées: “Un homme c’est sa parole, disait-il avec solennité. Quand il n’y a plus de parole, il n’y a plus d’homme” (35). Pendant le divorce, il avait supplié son ex-femme de renoncer aux avocats, ces vampires qui sucent le sang des conjoints, et de garder le peu qu’ils possédaient pour leurs filles. Mais sa femme, de culture écrite, préféra jeter cet argent aux avocats rapaces qui profitèrent de leur malheur. Pendant ces vacances en Bretagne, il se souvient de son école à Lyon, du temps où il tenait un journal et était amoureux de la petite Louise Batesti, pour laquelle il écrivait des poèmes, du jour où il fut traité d’envahisseur par Francis, qui le haïssait et qui le provoqua devant ses camarades de classe: “Hé, tête de pastèque [...] Tu manges le pain des Français” (42). Plus grand que lui, Francis lui administra une sévère correction, le laissant par terre avec un œil blessé. Révolté par l’injustice flagrante d’un lâche qui s’attaque à des plus faibles que lui, son copain Yvon Le Guen alla laver l’affront et casser la gueule de Francis le poltron: “Avec le Breton, je m’étais dit qu’au fond, tous les pauvres du monde sortent du même moule” (60). Désormais amis, sa mère et lui adoraient Yvon de Ouessant et tous les Bretons, ces Français pas comme les autres. Hélas, en Bretagne ses filles ne comprennent toujours pas pourquoi il n’aime plus leur mère et ne peuvent pas imaginer que des adultes peuvent avoir des chagrins d’amis, des séparations et encore moins divorcer. Pour égayer leurs journées maussades, il loue des vélos chez M. et Mme Le Bihan. Il s’amourache d’une belle passante rouquine, dont il fantasme la nuit jusqu’à lui faire l’amour dans ses rêves inachevés. Peu avant de quitter l’île, il apprendra que M. Le Bihan est un nom d’emprunt et que cet exilé est Algérien: “Il est de la tribu des Pieds-Noirs, il est né là-bas lui aussi, à Alger, me donne le nom précis de son quartier, Bab el-Oued” (164). Des allusions au Métèque de Georges Moustaki, à David Vincent de la série américaine Les Reviews 985 envahisseurs, aux massacres du...

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