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NOUCHI, FRANCK. Le cerveau de Voltaire. Paris: Flammarion, 2012. ISBN 978-2-08125760 . Pp. 222. 18 a. Point n’est besoin de présenter Voltaire. Cependant, on ne sait peut-être pas que son corps a subi une autopsie à l’issue de laquelle son cœur, très petit, et son cerveau, très gros, deviendraient plus tard des biens nationaux. Son cœur se trouve aujourd’hui à la Bibliothèque nationale. Quant à son cerveau, après de nombreuses péripéties, il a trouvé asile à la Comédie-Française. Nous apprenons ces faits dans l’avant-propos et le premier chapitre du roman. En préparation d’une future exposition, la tâche est confiée à Clélia Cohen, généticienne au laboratoire du musée de l’Assistance publique, de s’assurer que le cerveau est bien celui du philosophe. Il lui suffira d’isoler de l’ADN du cerveau et de le comparer avec celui prélevé sur son cœur. L’expérience s’avère concluante, mais Clélia, malgré les honneurs qu’elle reçoit, regrette “cette sorte d’intrusion génomique” (27). Après une nuit au sommeil tourmenté, elle se précipite au laboratoire et découvre l’horreur: le cerveau de Voltaire a disparu! C’est alors qu’entre en scène Marcel Attias, commissaire divisionnaire à la PJ, et personnage haut en couleur. Si Attias est entré dans la police, c’est par admiration pour Maigret, et surtout pour Madame Maigret et sa façon de cuisiner. Détail cocasse: la femme d’Attias, qui a reçu une excellente éducation catholique et fait des études de droit, s’est donné pour mission sur terre de cuisiner de bons petis plats, bien tenir sa maison et toujours être à la disposition de son Marcel! La quasi-totalité des vingt-sept chapitres du roman est consacrée à l’enquête. Le lendemain de la disparition, une lettre anonyme parvient au Monde dans laquelle le voleur révèle son intention de cloner Voltaire. On imagine le branlebas de combat provoqué par cette nouvelle. Apparaissent alors de nombreux personnages, les uns fictifs, les autres bien réels, dont Nicolas Sarkozy qui reçoit Attias à l’Élysée, et une panoplie d’intellectuels: BHL, Alain Minc, Philippe Sollers, etc. Dans une deuxième lettre, le voleur explique que le monde dans lequel nous vivons est “celui du degré zéro de l’écriture et de la pensée” (75). Voilà pourquoi il aspire au clonage du plus prestigieux philosophe des Lumières. Un personnage important est John Crewdson, journaliste américain et lauréat du Prix Pulitzer pour son article ayant aidé à prouver que c’était l’équipe du professeur Montagnier qui avait isolé le virus du sida et non celle de Robert Gallo. Crewdson débarque à Paris et réussit l’exploit de rencontrer le voleur qui lui parle “de l’état de délabrement intellectuel” (123) de la France. Tandis que la PJ piétine, Crewdson ridiculise publiquement la France dans un article publié par le Chicago Tribune. De plus, il refuse de collaborer avec la police française, invoquant le secret des sources. On s’amuse beaucoup dans ce premier roman de Nouchi et on a envie de découvrir qui est le méchant. Mais il faudra attendre l’épilogue pour trouver une sorte de conclusion. Avoir mélangé personnages fictifs et réels et utilisé tellement de références est un coup de génie. Le parcours de Nouchi le prédisposait à exceller tant dans le domaine médical que dans le domaine journalistique et littéraire puisque, médecin de formation, il a intégré la rubrique médicale du Monde dont il est devenu directeur-adjoint, ainsi que directeur du Monde des Livres pendant deux ans. University of Wisconsin, Eau Claire Dominique S. Thévenin Reviews 1297 ...

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