In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

the notion of the pseudofactual allows Paige to develop a theoretical armature stretching from Aristotle to Barthes. Along with the wealth of historical details Paige brings to his work, these make Before Fiction fascinating reading for anyone concerned with the narratives of this period. Reed College (OR) William Ray PORRA, VÉRONIQUE. Langue française, langue d’adoption: une littérature “invitée” entre création, stratégies et contraintes (1946–2000). Hildesheim: Georg Olms, 2011. ISBN 978-3-487-14539-6. Pp. 309. 39,80 a. Cet ouvrage remédie à une carence de l’appareil critique du champ littéraire francophone. Poussant plus loin le travail amorcé par Jouanny ou Delbart sur les auteurs d’expression française dits allophones, Porra se concentre sur ces écrivains “souvent oubliés des ouvrages consacrés aux littératures francophones” (14). Un des mérites incontestables de sa démarche est le soin avec lequel est délimité le champ d’étude. L’utilisation du français comme langue d’écriture par des auteurs non français n’est pas un phénomène nouveau mais, selon Porra, l’impressionnante intensification des situations d’emprunts linguistiques dans le champ francophone mérite attention. Cette étude passionnante analyse, entre 1946 et 2000, le positionnement et la réception des romanciers francophones d’expression française issus d’espaces non francophones ayant volontairement choisi, sans contrainte liée à un contexte colonial, par exemple, d’écrire en français au sein d’un “espace littéraire” et pour “un lectorat commun[s]” (23). L’approche “collective et supranationale” de Porra (15), qui met clairement en évidence les limites de la théorie des champs de Bourdieu ou du “parisianisme exagéré” (35) de Casanova, trouve avec la sociocritique de Zima, sorte de sociologie du texte littéraire, un écho théorique fort à propos. Porra conclut que cette littérature “invitée” au sein de l’espace littéraire hexagonal fait face à une hospitalité toute conditionnelle: les auteurs en question seraient soumis à de multiples contraintes (thématiques, formelles ou idéologiques) qui les pousseraient à mettre en place des stratégies susceptibles d’aliéner leur écriture. L’auteure explique en premier lieu la spécificité du contexte littéraire français. Critiquant ceux qui estiment que la recrudescence des écrits produits par ces auteurs est la preuve d’une dominance de la culture française, elle déconstruit habilement les mythes liés à la langue française tels que l’universalisme et la liberté. Ainsi, le champ littéraire français se caractériserait par une “ambiguïté profonde” puisqu’il “présente des possibilités d’accès et de visibilité inégalées” mais est aussi “structuré par des discours qui se sont construits au fil des siècles” (76). Porra se penche ensuite sur un certain nombre d’auteurs (Kristeva, Orléa, Beckett, Makine, Manet, Almany, Alexakis, etc.) pour démontrer que ces derniers, en privilégiant dans leur prose des représentations dialectiques de l’entre-deux, créent des “habitudes de lecture très marquées dans le champs français” (114). Différents topoï récurrents chez ces auteurs, tels que la figure du double, la thématique du départ, l’amour impossible, le matricide, ou bien encore la prédilection pour l’autobiographie “dissimulé[e] derrière l’illusion de la fiction” (100), sont analysés. L’étude de phénomènes tels que l’écriture autotraductive d’Alexakis ou l’intertextualité, pousse l’auteure à définir ces romanciers comme des “passeurs” (115) de langue et de culture. Après avoir passé en revue 1270 FRENCH REVIEW 86.6 quantité d’écrivains, Porra dénonce la propension à une critique ethnographique et exotique de leurs œuvres. C’est à partir de “Mythologies”, la quatrième partie de l’ouvrage, que l’argumentaire de l’auteure s’affaiblit quelque peu. En se basant sur une analyse des écrits de Makine, elle extrapole et finit par affirmer que les romanciers étudiés se font le relai d’un “discours mythologique sur la langue” (164), affichant ainsi une “allégeance culturelle au patrimoine français” (193) lorsqu’ils imitent, par exemple, des “sc...

pdf

Share