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Olmi, Véronique. Nous étions faits pour être heureux. Paris: Albin Michel, 2012. ISBN 978-2-226-24297-6. Pp. 230. 18 a. Un roman d’amour, assez banal quoique agréablement écrit, où la musique en filigrane ajoute une note aigre-douce. Un amour malheureux, contrarié, impossible, qui n’est d’abord qu’une simple attraction physique et qui se transforme, pour l’homme du moins, en une sorte de béquille pour pallier à sa faiblesse tandis que pour la femme, il devient l’amour, le “vrai” qu’elle gardera à jamais enfermé en elle, du moins c’est ce qu’elle imagine en fin d’histoire. L’amante, Suzanne, est la narratrice des deux premières pages du roman où elle nous y livre le bilan de son aventure décevante et trop courte, commencée le 20 septembre 2001: “Je fais un signe de la main. Avant de m’en aller” (13). Nous sommes à ce moment le 13 octobre 2012. Cette histoire d’amour triste est amorcée par Serge, soixante ans, homme riche et insatisfait. Serge est propriétaire d’une agence immobilière. Habitué à tous les conforts, jouissant de tous les avantages que la vie peut offrir (épouse très jeune, aimante et accommodante à souhait, deux enfants charmants, propriété superbe et voiture de luxe), Serge tente d’apaiser la nausée qu’il sent monter en lui en écoutant les chefs-d’œuvre des grands musiciens, tandis qu’une accordeuse de piano, femme d’une quarantaine d’années, venue prendre soin du piano de son fils, devient pour lui une obsession. Serge est un faible et un parfait égoïste. Il n’a fait qu’entrevoir cette femme, mais il la poursuit de façon plutôt juvénile et ne peut se passer de la séduire. Elle cède par ennui dans son propre mariage. Quelques séances intimes aiguisent l’obsession de Serge tandis qu’elle, qui ne demandait rien, se laisse prendre à l’amour. L’histoire oscille entre les observations de l’auteure/narratrice, celles de Suzanne, femme extrêmement lucide et forte (elle comprend très vite qu’il n’y a pas d’avenir possible avec Serge et n’a aucune exigence) et les confessions de Serge à qui des éclaircissements inattendus sur le passé de ses parents permettent de remettre en question son propre parcours dans la vie. Le vulnérable Serge éprouve un besoin impérieux de faire connaître à Suzanne la vérité sur sa jeunesse qu’il pourra maintenant réévaluer dans les moindres détails. Sous l’empire de ces révélations, la seconde partie du roman se joue dans une atmosphère empreinte des théories de la psychologie moderne: la lumière faite sur le passé de Serge dévoile les difficultés de son enfance, son attachement à sa mère, musicienne de grand talent qui lui fut enlevée brusquement, et la confusion apportée par un passé mal compris. Serge éprouve un besoin impérieux de faire part à Suzanne de ses découvertes, mais elle choisit d’offrir plutôt à Lucie, l’épouse de Serge, cette confession dont elle-même n’a que faire. Suzanne s’arrache donc à un amour impossible pour se consacrer à la musique. Serge, lui, essaie sans succès de réparer un mariage en lambeaux. Un roman léger, lu en deux soirées et dont le titre qui suggère quand même une terrible illusion sentimentale de la part de Suzanne, fait plutôt sourire. University of North Carolina, Charlotte Marie-Thérèse Noiset 278 FRENCH REVIEW 87.1 ...

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