In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

“faillite des‘grands récits’”announced by Lyotard (138).As a result, the narratives turn into ‘petits récits’ by relating banal, daily occurrences, alluding to fleeting moments, evanescent memories, by granting a meaning to what is commonly regarded as meaningless or insignificant, and by giving a voice to those history has neglected or forgotten. In some cases, these texts will simply acknowledge the insurmountable difficulty of reproducing in writing the experience of living. The net effect, as Parent concludes her thoroughly researched and highly stimulating essay, is to valorize new kinds of ethics. By making le sens coincide with les sens, and by rejecting an éthique de la conviction, these authors valorize, at turns, an ethics of authenticity, humility, and compassion, themes that Parent hopes can lead us to consider “la littérature comme un objet ayant le pouvoir de transformer le monde et d’en faire un lieu plus habitable” (446).A remarkably rich bibliography—the author terms it a“tentative de recensement exhaustif” (447)—completes the monograph. Ohio State University Karlis Racevskis Perrier, Guillaume. La mémoire du lecteur: essai sur Albertine disparue et Le temps retrouvé. Paris: Garnier, 2011. ISBN 978-2-8124-0269-2. Pp. 320. 42 a. Le titre de la thèse de doctorat dont est tiré cet ouvrage—Le fonctionnement de la mémoire contextuelle dans la lecture d’À la recherche du temps perdu de Marcel Proust: Albertine disparue et Le Temps retrouvé—donne une meilleure idée du sujet qu’il traite, la mémoire contextuelle, une expression, empruntée à Michel Charles, signifiant “la mémoire des différentes parties d’un même texte au cours de la lecture” (19). En d’autres termes, l’auteur essaie de répondre à cette question: comment le lecteur de Proust peut-il lire son roman, long de plus de trois mille pages, sans en oublier au fur et à mesure des éléments-clés? Le problème est particulièrement pertinent pour les deux volumes sur lesquels Perrier se concentre puisque ce sont les deux derniers et qu’ils renvoient régulièrement ce lecteur à des épisodes, des personnages ou des idées présentés des centaines et des centaines de pages plus tôt. Pour répondre, Perrier s’appuie sur les sciences cognitives et sur différentes approches critiques comme la narratologie et les études génétiques. Il décortique d’abord un certain nombre de passages des deux volumes en question dans lesquels Proust fait appel à ‘la mémoire explicite’ du lecteur, comme lorsqu’il évoque à la fin du Temps retrouvé la ‘petite sonnette’ de la porte du jardin de Combray, initialement mentionnée au début de Du côté de chez Swann. Ces rappels narratifs sont légion et servent plusieurs fonctions, notamment celle d’étayer la mémoire du lecteur en vue de le préparer à la révélation finale. La contruction de la dernière partie du roman, “Matinée chez la princesse de Guermantes”, est en effet telle qu’elle vise à procurer à ce lecteur, aidé par les nombreuses réminiscences en question, les sensations ressenties par le héros. Perrier montre ensuite, toujours à partir de passages précis, que Proust ne s’appuie pas 238 FRENCH REVIEW 87.1 Reviews 239 uniquement sur ces rappels narratifs pour faciliter le processus de remémoration chez le lecteur, mais qu’il bâtit une vaste structure artificielle, un réseau complexe d’espace et d’images qui vise à manipuler le processus de lecture, l’ensemble constituant un‘art de la mémoire’,“qui permet au lecteur de dépasser les limites de sa mémoire naturelle” (25). Ce système mnémotechnique inclut notamment les attributs symboliques, le jeu des couleurs et la mémoire des lieux et des mots. Il accorde cependant une place importante à l’oubli, qui est un phénomène nécessaire pour que la réminiscence et l’expérience de mémoire involontaire contextuelle puissent avoir lieu. En fait, Perrier termine son étude avec l’exemple de deux lectures précises de la Recherche où se manifeste cette mémoire involontaire contextuelle, celle de Roland Barthes dans La...

pdf

Share