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with an interior monologue by Anna herself. She seems to be speaking d’outre-tombe as she addresses her life and the impact on it of the individuals who touched it. University of Denver (CO) James P. Gilroy Benameur, Jeanne. Profanes. Arles: Actes Sud, 2013. ISBN 978-2-330-01428-5. Pp. 288. 20 a. Octave Lassalle,ancien chirurgien de quatre-vingt-dix ans,recrute quatre employés pour veiller sur lui jusqu’à la fin de ses jours. Tour à tour relaté à la première personne, à travers la voix du vieil homme, et à la troisième, selon son point de vue ou celui de l’un de ses “anges” gardiens, le roman tisse peu à peu des liens entre les personnages, et évoque par petites touches subtiles le passé et les aspirations des cinq protagonistes, qui portent tous en eux une blessure profonde. Octave, homme sensible et cultivé, a été abandonné par sa femme, Anna, après la disparition brutale de leur fille, Claire. Hélène Avèle, peintre chargée de réaliser le portrait de la défunte, est à la recherche d’un idéal de vie alliant amour, liberté et beauté. Yolande Grange, préposée aux repas du soir, tente de se dégager d’une relation familiale malsaine pour retrouver son équilibre auprès d’une personne aimée. Béatrice Benoît, jeune infirmière qui veille sur les nuits d’Octave, est tourmentée par le décès d’un frère qu’elle n’a pas connu. Quant au plus mystérieux d’entre eux, Marc Mazetti, chargé des soins matinaux du vieillard et de l’entretien du jardin, il est hanté par une tragédie, évoquée à mots couverts, mais qui ne sera jamais élucidée. Le contrat établi entre Octave et ses accompagnateurs, en apparence clair et précis, emprunte au fil des pages une tournure plus étrange et complexe. Choisis pour adoucir le quotidien d’un homme sur le déclin, les quatre “auxiliaires”de vie vont se retrouver confrontés à son désir de ressusciter le passé et le visage d’un être cher englouti par la mort.Aussi ce chirurgien, qui fut dans sa jeunesse grand amateur de chasse, est-il, malgré son âge avancé et sa fragilité, une figure ambivalente dont les observations méticuleuses et le regard scrutateur imprègnent le texte d’une atmosphère tantôt délicate et feutrée, tantôt énigmatique et inquiétante. S’il apparaît comme une sorte de bienfaiteur pour les quatre âmes en peine qui trouvent refuge dans sa maison, il est aussi une créature plus machiavélique, constamment à l’affût,qui tire les ficelles d’un stratagème dans lequel il a habilement enfermé ses proies. Autopsie du cœur humain et des relations entre les êtres, l’ouvrage est également une réflexion sur la perte, la mémoire et le deuil, qui entend se dégager des croyances et des dogmes religieux.Car ces personnages rassemblés sous un même toit sont des“profanes”, éloignés de Dieu et animés d’une foi commune en l’homme.Profanes qui vont toutefois se trouver mêlés à une expérience qui touche au sacré, celle d’un individu tentant de déjouer la mort pour retrouver son chemin vers un enfant disparu.Avec ce texte, écrit dans une langue concise, émaillée de notations poétiques, l’auteure ne propose pas 194 FRENCH REVIEW 87.3 Reviews 195 une histoire conventionnelle, dûment construite et achevée, mais un flux de pensées intimes et profondes qui offriront aux lecteurs une occasion de méditer. Western Washington University Cécile Hanania Billeter, Jean. Un cantique suisse. Paris: Fayard, 2013. ISBN 978-2-213-67108-6. Pp. 252. 18 a. En pays vaudois en 1938, la population de Morges, village au bord du Lac Léman protégé par ses murailles montagneuses et sa neutralité politique, ne se préoccupe guère de la tourmente qui se lève à l’extérieur de ses frontières. On y coule des jours paisibles en cet été de canicule qui réunit...

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