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Reviews 259 nous l’affichons face aux grands déficits politiques, économiques et sociaux de notre île”(32). Or, force est de souligner que le désastre dont Lahens fait état existe tout aussi bien en elle qu’autour d’elle; aussi évoque-t-elle ses “décombres intérieurs” et la difficulté qu’elle éprouve à écrire et à récrire Haïti post-séisme. À la fois historique et intime, le récit s’avère donc métatextuel aussi, le réel et l’imaginaire se trouvant irrémédiablement liés lorsque Lahens découvre que l’immeuble où elle avait imaginé deux personnages fictifs, Guillaume et Nathalie, a été complètement détruit. Elle écrit face à ce vide littéral et figuré: “Cela faisait longtemps que je voulais écrire cette histoire de rencontre d’un homme et d’une femme. L’une de celles qui ravivent le goût de l’impossible” (54). Alors que nous observons dans Failles l’acharnement pénible avec lequel Lahens cherche à sortir ses personnages des décombres, Guillaume et Nathalie nous présente, trois ans plus tard, le fruit exceptionnel de ses efforts. Nathalie Dubois, architecte, représente le bureau ayant gagné l’appel d’offres pour concevoir et dessiner un complexe polyvalent dans la zone de Léogâne. Sociologue de formation, Guillaume Jean-François travaille pour une ONG partenaire du projet. Si une forte attraction les lie l’un à l’autre dès leur première rencontre, Guillaume et Nathalie se découvrent une première complicité après une visite sur les lieux avec les habitants de la localité où le centre polyvalent est prévu. À la différence des autres membres de l’équipe, dont le soi-disant expert arrivé de Paris avec sa vision simpliste du pays, Guillaume et Nathalie se placent du côté des diverses associations paysannes concernées: “Et si on se réunissait d’abord avec les autorités, et ensuite avec chaque groupe séparément. Et finalement avec tout le monde” (68). Tandis que l’élan naïf de Nathalie semble s’opposer d’emblée à la fermeté quelque peu désillusionnée de Guillaume, leurs perspectives se conjuguent malgré tout dans un même désir—pour ne pas dire optimisme—à l’égard d’Haïti. À travers une belle passion réciproque face à laquelle le lecteur ne saura rester insensible, Nathalie et Guillaume répondent donc, chacun à sa façon et ensemble, aux nombreuses fissures évoquées dans Failles sans pour autant prétendre pouvoir tout (re)construire. Boise State University (ID) Jason Herbeck Lepage, François. Les abeilles. Montréal: Triptyque, 2013. ISBN 978-2-89031-842-7. Pp. 188. $20 Can. Allison Pelletier and Xavier Normandeau, detective inspectors of two different divisions of Montréal’s police, are assigned a dirty bomb case where a modicum of radiation is released into the air of a sector of Montréal. The case will lead in three different directions: Al-Qaida, Hells Angels, and Opus Dei. The first story focuses on Abdelkébir Dhabi who is killed in the blast—he is the possible Al-Qaida link. His story is one of alienation and radicalization. Having immigrated to Canada from Morocco via Spain and France, having lost his sister, his wife, and finally his son, he turns towards extremist Islam to satisfy his need for revenge. Inspector Normandeau’s history is also examined at this point. A rather average officer, he is working on a doctoral dissertation dealing with the politics of economics: “Être d’accord pour être en désaccord serait admettre qu’il y a réellement des contradictions dans le monde et que les connaissances ne convergent pas”(69). Abused to the umpteenth degree is the tale of suspect two, the thirty-five-year-old drug dealer-pusher Pierre-Paul Courtemanche. He is an adept thief who moves to Montréal, becoming more and more hardcore, and a member of Hells Angels. His propensity towards violence has him also join a neoNazi group.At this point,the brilliant career of Allison Pelletier interrupts the narrative. Particularly interested in criminality and community management,she exposes the...

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