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Reviews 255 médicinales lui valent l’affection reconnaissante d’Himmler qu’elle dorlote, flatte et aguiche à seule fin de retrouver les siens. Au cours de ses pérégrinations, Rose côtoie une brochette de personnages malfaisants qu’elle inscrit sur sa“liste des haines”(114): tenanciers rapiats, cousins sadiques et gloutons, préfet de police style Javert, collaborateurs , nazis. Aux cousins elle servira une savoureuse omelette aux champignons vénéneux. La loi du Talion est son bréviaire et “la vengeance est la seule justice qui vaille”(136). Sans s’encombrer d’états d’âme, à l’occasion elle se prémunit d’un Glock 17. Dans un siècle chaotique et sanglant, la vie devient une lutte au corps à corps. Férue de Pascal, Rose s’interroge sur ce Dieu impassible face à la sauvagerie des hommes. Elie Wiesel lui rétorque qu’il faut “croire en l’avenir malgré le passé et en Dieu malgré ses absences”(37).Ainsi la salamandre chez Giesbert le catholique apparaît fréquemment comme symbole de vitalité du Juste gardant confiance en Dieu malgré les épreuves.Au passage, Rose griffe Sartre et de Beauvoir qui dînent parfois à“La Petite Provence”. En cavale pour une méchante affaire de règlement de comptes, à Chicago elle retrouve Simone la féministe subjuguée par Nelson Algren. En Chine, Sartre et de Beauvoir passent comme “deux paons aveugles et sourds” aux horreurs du maoïsme (309). Quant à Rose, “si l’Enfer c’est l’Histoire, le Paradis c’est la vie” (341). Confrontant l’adversité sans jamais se poser en victime, notre centenaire retorse, enthousiaste, libertine, indépendante et indestructible se construit un bonheur en pointillés. Ce tout dernier roman du cosmopolite Franz-Olivier Giesbert, reporter branché et auteur prolifique, est un régal truffé d’aventures picaresques dans le style alerte du conte philosophique. Histoire et fiction confluent. La trame est simple, le message aussi. Rose dénonce les idéologies assassines et leurs adeptes complaisants, se moquant aussi des mauviettes de la victimisation dans un monde transformé en“grand pleurnichoir” (13). La vie nous interpelle, délicieuse et pleine de grumeaux. L’art de vivre, comme l’art de la cuisine, consiste à bien doser les ingrédients. University of Wisconsin, Oshkosh Yvette A. Young Grimbert, Sibylle. La conquête du monde. Paris: Léo Scheer, 2012. ISBN 9-78275610359 -4. Pp. 307. 19 a. Toward the end of this novel, Ludovic finds himself in a luxury ski resort in Zermatt,“étendu sur son lit, homme parfaitement raisonnable, soucieux de son avenir aussi de rendre tout un chacun heureux autour de lui, et pourtant il n’arrivait plus à se lever” (287). Just how Ludovic found himself in this situation is the focus of La conquête du monde. At first Ludovic was something of a yuppie; a brilliant young historian seemingly destined for an academic career, he abruptly shifted perspectives and turned himself into a successful lawyer, husband, and father. Gnawed at by an increasing sense of confinement, he divorces his wife and quits his job to engage in a series of high-risk-high-gain business ventures, involving products ranging from badminton to tapioca. Ironically, these enterprises prove successful, but Ludovic withdraws from the management team before he can profit from these initiatives. What follows is the downward spiral. He drifts through a few jobs and a few mistresses until, at rock bottom, a wealthy girl many years his junior falls in love with him, finds him a job in the family business, and declares her desire to marry him. His trip to Zermatt was simply a little bachelor holiday before the marriage. What makes this novel stand out is certainly not the plot, but the combination of irony and insight with which Grimbert treats Ludovic. The story really unfolds in the main character’s mind, and details the steps leading to Ludovic’s painful recognition that the great love of his life has always been himself. Such a pattern flirts with nombrilisme, but Grimbert skillfully avoids that danger as she teases out the stages of Ludovic’s “almost” discoveries . It is a tribute to the subtlety of the novel...

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