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refuse à son mari.Elle encourage son mari à“déclencher l’assaut”(45) de cette manière: “Vas-y, fais-la tienne! Prends-la comme ta mère! Éclatez-vous les amis [...]. La séance est donc ouverte”(45). Dans“Le premier enfant”, le narrateur rapporte la naissance de sa fille, qui cause la folie de sa femme.Vivant avec cette folle, le narrateur doit manger les dents de laits de sa fille qui sont cachés dans son yaourt. La dernière nouvelle,“La fin”, décrit une épouse morte que son époux (le narrateur) trouve toujours aussi vilaine et, qui une fois enterrée, n’aura jamais existé. Il n’a aucun respect pour la défunte qui gît une dernière fois sur le lit conjugal. Castillon reste fidèle à son style narratif ponctué de phrases courtes, cinglantes et rythmées, mais apporte une nouveauté: la brièveté des nouvelles, qui en quelques pages (quatre en moyenne) cernent parfaitement le sujet. Cependant, le lecteur peut parfois rester sur sa faim ou alors perdre l’intérêt pour une narration qui s’achève de façon abrupte et presque forcée. Il est même possible que certaines nouvelles n’arrivent pas à captiver les lecteurs qui n’ont pas eu le temps de rentrer dans la narration. Comme par exemple “Alibi”, un récit où la narratrice souhaitant se retrouver seule sans son petit-ami, demande à une copine de lui fournir un alibi. La fin banale de cette histoire, narrée en deux pages, ne convainc pas. Les couples de cette œuvre ont la vie aussi brève que celle des strophes d’une chanson dont le refrain serait celui du célibat. California State University, San Marcos Véronique Anover Chaumet, Stéphane. Au bonheur des voiles. Paris: Gallimard, 2013. ISBN 978-2-02111349 -9. Pp. 299. 19 a. Au gré des circonstances et l’humeur du moment, ce voyageur qui aime par-dessus tout“flâner sans [se] perdre, accueillir l’imprévu sans le rechercher”(171), emporte le lectorat dans le “récit” de ses “chroniques syriennes 2004–2005” (5), et lui dévoile la riche diversité d’un pays et d’un peuple qu’il apprécie et affectionne. C’est la Syrie entière, de ses plus petits villages à ses plus grandes villes, que Chaumet traverse, non sur un voilier, mais souvent à pied car il préfère“marcher,”et“évite autant que possible de prendre les transports en commun ou les taxis”(167). Toutefois, le déplacement en bus, minibus, voiture, est souvent inévitable, et permet de faire de nouvelles connaissances . Au cours de ses pérégrinations, ce brillant observateur de la nature humaine nous fait pénétrer dans de modestes hôtels,bars,cafés,appartements,mosquées,églises, monastères, centres culturels où l’on voit défiler une étonnante galerie de personnages. On y rencontre, entre autres, plusieurs femmes, Dalia, Nisrine, Dalale, Hiba, jeunes ou moins jeunes, amies ou amantes;Victor, truculent homosexuel français, ivrogne et débauché, qui accueille d’innombrables Syriens dont Bassel et Hafez; Farhan, berger vivant sous une tente; Paolo, père jésuite italien; Éric, d’origine turque et arménienne; Marie, carmélite jordanienne ayant vécu en Belgique et en Égypte avant d’arriver en Syrie; Michel, médecin chrétien et deux collègues alaouites, Samer et Majid; et Sarab, 248 FRENCH REVIEW 87.4 Reviews 249 sa meilleure amie. Parfait“hôte”des Syriens, Chaumet songe au double sens de ce mot qui signifie à la fois celui“qui accueille”et“qui est accueilli [...] l’autre qui est moi qui entre. L’autre qui est moi qui reçoit. J’ouvre ma porte pour entrer par la porte de l’autre [...]. Les hôtes ne se nient pas, n’ont pas d’inimitié l’un pour l’autre. Ils échangent” (297). De Damas à Alep, et de Homs à Nabek, des citoyens ordinaires ouvrent à ce passager leur maison et leur cœur, et lui font goûter“l’hospitalité légendaire des Syriens [...] cette générosité, cette disponibilité [qui] ont de quoi surprendre et faire r...

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