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Reviews 209 de son milieu n’a jamais été éludé, à commencer par Jacques Truchet qui dans sa célèbre édition reconnaît leur importance dans la genèse et l’évolution des Maximes. Mais surtout, de Sainte-Beuve, Paul Bénichou, à Jean Lafond et Philippe Sellier, les critiques se sont longtemps interrogés sur une lecture possible de La Rochefoucauld à la lumière de l’augustinisme, voire de la pensée janséniste, tout en soulignant par ailleurs le regard anatomiste de leur auteur ainsi que l’ambiguïté de l’anthropologie séculaire des Maximes, et leur rapport particulier à la forme brève. L’auteur, ici, déplace la question augustinienne et s’interroge sur “la place des Maximes dans la culture des salons” (79), nouant le lien entre l’ouvrage de La Rochefoucauld et “toute espèce de littérature galante”(85), recontextualisant et inscrivant l’analyse dans la continuité de la culture et de la production mondaines. L’analyse sociolittéraire sur laquelle se fonde le travail de Chariatte repose sur l’influence et la confluence de la production mondaine et de l’écriture de Madeleine de Scudéry, en partant “de l’hypothèse que l’influence des romans scudériens est considérable au XVIIe siècle” et “considérant le phénomène de la conversation, de la circulation des manuscrits et des thèmes” (90). Au fil du livre, Chariatte étudie “l’amplitude du rayonnement scudérien sur la production des Maximes”(128). Elle se concentre tout d’abord sur“l’irradiation de la littérature de salon sur les Maximes” (69–214), commençant par l’espace du salon en lui-même, et passant ensuite à la préfiguration du discours moraliste dans la Clélie, l’héroïsme scudérien, ou les topoï galants. Enfin, elle s’attache aux stratégies d’écriture et de lecture des Maximes, en approfondissant plus particulièrement la manière dont “l’esthétique conversationnelle”(218) qui marque le siècle rayonne sur l’écriture de La Rochefoucauld. L’on pourrait à priori s’interroger sur le bien-fondé de l’interprétation de Chariatte, en se demandant si les Maximes n’ont peut-être qu’un rapport circonstanciel au roman scudérien,à la culture mondaine,à la littérature galante.Mais l’auteur se penche moins sur la génèse qu’elle ne pousse admirablement à la réflexion. La subtilité de cet ouvrage relève du fait que l’auteur n’explique et ne révèle les Maximes qu’au miroir de la culture mondaine et de l’esthétique conversationnelle scudérienne, démontrant un écho, dans la perspective d’un rayonnement et d’un dialogue. D’une clarté exemplaire et d’une parfaite érudition sur le contexte et la production littéraire des salons, ce volume a aussi des qualités pédagogiques uniques. Soulignons également un superbe chapitre préliminaire sur le frontispice. University of Alabama, Birmingham Catherine Daniélou Clermidy-Patard, Geneviève. Madame de Murat et la “défense des dames”—un discours au féminin à la fin du règne de Louis XIV. Paris: Garnier, 2012. ISBN 9782 -8124-0512-9. Pp. 479. 49 a. This study in Classiques Garnier’s “Masculin/Féminin dans l’Europe moderne” series is a welcome addition. Its chief merit is to examine the entire corpus of Mme de Murat’s oeuvre, consisting not just of the fairy tales but her fictional memoirs, historical novels, and journal.As the first monograph dedicated to Murat, it reveals her as a talented writer who explored a wide variety of genres to deconstruct the negative image of women. Henriette-Julie de Castelnau, Comtesse de Murat (1668?–1716), was born into an illustrious family; her grandfather was a Maréchal de France, and her father Michel de Castelnau, ambassador to the English king. An unhappy marriage led to a separation and to her living independently in Paris where she frequented the salons of Mme de Lambert and the Duchesse de Maine. Her numerous contacts included Marie-Catherine d’Aulnoy, Catherine Bernard, and the latter’s cousin Mlle de La Force. She was implicated in...

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