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le jeune héros du film, qui, toute sa vie, a économisé pour construire une immense maison au pays, maison dans laquelle sa progéniture ne cherchera jamais à venir. C’est aussi le cas de tous les cousins que Farid va rencontrer lorsque son père, malade, va le charger de la défense de cette maison, victime de la bureaucratie algérienne. Ces derniers ne cessent de faire sans succès les formalités administratives nécessaires pour partir en France. Un seul, rôle tenu par Jamel Debbouze, y parviendra en volant l’identité de Farid qui, lui, se trouvera obligé d’accepter, de force, l’identité algérienne de son cousin. La comédie tournera alors au drame.Farid trouvera toute l’énergie pour “partir” en risquant les dangereux passages clandestins, et ainsi rejoindre la France. Partir, pour la nouvelle génération, relève d’une autre problématique que pour la génération précédente. La jeune génération veut être réconciliée avec la France et il y a toujours retour. Les retrouvailles sont chaleureuses et émouvantes. Farid, de retour en France, a appris d’où sa famille vient, mais aussi où il se sent chez lui. Il est Français. Debbouze s’est fait le porte-parole de ce message dans un récent entretien. Il s’agit ici d’une véritable complicité avec la France, dont sa génération connaît les travers, mais qu’elle revendique comme son pays à part entière. Ce n’était pas le cas avec la génération précédente, qui vivait dans le rêve d’un retour au pays et restait souvent muette et invisible en France. Farid, jeune avocat de profession, revendique son appartenance, qu’il combine à ses origines algériennes; mais il a fait un choix de société. Il s’agit ici d’un cinéma qui veut distraire, mais aussi rassurer et montrer une grande volonté d’intégration sociale chez les jeunes Maghrébins, intégration qui doit devenir réalité. Farid est l’exemple de la réussite sociale en France. Son amie, une Française, l’est de même. La relation avec l’Algérie est tendre et rendue par des personnages truculents, mais aussi souvent brutale. Farid ne pourra se faire à un séjour définitif dans ce pays. Il s’agit donc ici de véritables co-productions artistiques mais aussi idéologiques de la part de jeunes réalisateurs français d’origine maghrébine. Est-ce qu’un cinéma pleinement algérien aurait la même complicité avec la France? Randolph College (VA) Françoise Watts Kennedy-Karpat, Colleen. Rogues, Romance, and Exoticism in French Cinema of the 1930s. Madison, NJ: Fairleigh Dickinson UP, 2013. ISBN 978-1-61147-613-2. Pp. 221. $70. Kennedy-Karpat fait un travail d’expansion et d’analyse socioculturelle autour du cinéma exotique des années 30. Son étude met en amont des questions comme l’identité française, les limites de l’empire, les paramètres communs entre le monde occidental et le monde oriental et les frictions politiques entre ces deux entités.L’auteure propose d’examiner ce qui caractérise ‘l’exotisme transversal’ en tant que rallonge du cinéma exotique de type “intégral” où aucun personnage n’est étranger au pays où se situe l’action du film (9). Dans la première partie, elle retrace l’importance de Jean 196 FRENCH REVIEW 87.4 Reviews 197 Gabin, qui incarne cette tendance où le contact interculturel et interracial se manifeste par une évidente difficulté du héros à s’intégrer—ce qu’elle nomme le “cafard” ou “assimilation anxiety” dans La Bandera (1937), Pépé le Moko (1937) et Le messager (1937). Se dessine alors, par opposition à cette figure aliénée du colon(el) Gabin, une autre figure d’ubiquité qu’elle qualifie de ‘rogue colon’ (qui rejette toutes les valeurs occidentales). Ce“mimic man in reverse”(terme-clé emprunté à Bhabba) est au centre de son analyse de L’Atlantide (1921), El Guelmouna (1931) et Amok (1934), où elle d...

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