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d’immigration. Les problématiques liées à la migration modifient sensiblement les représentations de la nation, en particulier en France, qui est parfois trop inquiète de voir son identité changer. C’est pourquoi ce premier répertoire d’écrivains migrants— plus de 300 auteurs en provenance de 50 pays—est important. Comme le précisent les coéditrices dans leur introduction (7–51), ces auteurs ne sont nés ni en France, ni de parents français vivant à l’extérieur du territoire national. Certains s’y sont installés, y écrivent et y publient en français: ce sont des figures d’“ancrage”. D’autres sont repartis vers d’autres pays, ce sont des figures de“passage”. Dans les deux cas, la France a exercé une nette influence sur leur carrière littéraire (9–10). À partir de 1981, ces auteurs ont à leur tour exercé une influence sur le paysage littéraire français. Cette influence est évidente de par le fait qu’ils ont bénéficié d’une reconnaissance progressive, notamment dans l’attribution de prix littéraires comme le Goncourt à Tahar Ben Jelloun (1987), le Renaudot à Alain Mabanckou (2006), le Femina à Nancy Huston (2006). Certains sont entrés dans les institutions littéraires, comme François Cheng à l’Académie française (2002). Les 300 entrées incitent à la redécouverte de “grands noms” et à la découverte d’auteurs moins connus. Portant sur des auteurs qui ont au moins deux ouvrages à leur actif, les articles envisagent leurs œuvres dans une notice bio-bibliographique suivie d’une analyse de l’impact de la migration sur l’écrivain, de son double regard sur la société, et de la présence de la langue maternelle abandonnée. Comme Le Bris et Rouault, auteurs du fameux article sur cette “littérature-monde en français” (Le Monde, 2007), les auteurs de ce dictionnaire considèrent la migration comme une [res]source positive. L’écrivain migrant y apparaît comme un “passeur” entre les cultures, ce qui lui permet de considérer avec distance à la fois sa culture d’origine et sa culture d’accueil, employant la langue française souvent “à rebours”, avec humour et ironie, et ouvrant ainsi de nouvelles perspectives sur le monde contemporain . Même si cet“esprit migrant”existait avant 1981, parfois chez des écrivains qui n’étaient pas des migrants proprement dit, la nouvelle génération est plus nombreuse à en faire son centre d’intérêt. Au-delà des enjeux scientifiques et littéraires, le dictionnaire présente aussi un intérêt didactique certain. Il met à la disposition des professeurs et de leurs étudiants un outil pour comprendre de nouvelles réalités françaises et francophones. Université de l’Alberta Chris Reyns-Chikuma Weber, Corinne. Pour une didactique de l’oralité: enseigner le français tel qu’il est parlé. Paris: Didier, 2013. ISBN 978-2-27-806087-0. Pp. 336. 18,80 a. Weber met l’accent sur l’enseignement de l’oral et sur l’oral dans l’enseignement. Ce qui est privilégié dans son approche—et ce qui n’est pas forcément une évidence— c’est l’oral“tel qu’il est parlé”. Désormais les didacticiens devront se concentrer non pas 188 FRENCH REVIEW 87.4 Reviews 189 sur un français parlé idéalisé mais sur la variété des parlers, car ces derniers sont “parfois parasités par des représentations idéologiques et éducatives tenaces” (9). Les trois premiers chapitres remettent en question l’oral et ses représentations. Le chapitre 4 (“Apprendre à prononcer le français: de nouveaux contrôles à acquérir”), noyau du livre, se divise en deux parties: la partie théorique, qui comprend la représentation classique de la phonétique française ainsi que les variations dans la prononciation, et celle de la pratique présentant quelques idées générales sur des activités de classe utiles. L’essentiel pour les enseignants est l’ensemble des considérations de base que présente Weber: “L’oralité varie dans le temps et en fonction du contexte d’échange, c’est pourquoi plusieurs niveaux...

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