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having her man around to repair things. Smoking seems to be a habit all four women share in their common anxiety about the situation and their need for finding ways to accommodate the stress in their lives. Loustalot’s style evokes the emotional trauma of the situation with repetition marking their lives and their forgetfulness of what was the beginning, middle, and end of their self-destruction as a family unit. Trinity University (TX) Roland A. Champagne Maurer, Sophie. Les indécidables. Paris: Seuil, 2013. ISBN 978-2-02-109816-7. Pp. 139. 16 a. Un homme nommé Ariel disparaît,laissant derrière lui sa femme et un enfant,mais pas un mot d’explication. Sasha, son amie d’enfance, que rien ne retient en Europe, décide de partir à sa recherche. Parmi les lieux les plus plausibles de sa fuite, elle choisit les États-Unis, et s’envole pour New-York avant d’aller, sur les conseils de la sculptrice Flora, à Detroit. Là, elle fait la connaissance d’Éric, un chauffeur routier dévoreur de livres et de miles, qui lui propose de poursuivre, à bord de son camion, sa quête en direction de l’ouest. Marie, une amie française, les rejoint. Dans le Colorado, ils rencontrent Augusten, tout juste renvoyé de son université et du domicile conjugal. Malgré le titre de ce roman, le deuxième de Sophie Maurer, ces personnages n’ont rien d’indécis: ils savent tous plus ou moins ce qu’ils veulent, et ce dont ils ne veulent pas. Peut-être même en savent-ils un peu trop sur tout. Comment dès lors supporter la représentation du réel, et en premier lieu l’expérience du voyage? C’est la grande question qui rassemble les protagonistes des Indécidables que le fil ténu des indices de la fuite d’Ariel, mêlé à celui tout aussi fragile du hasard, poussent à travers l’Ouest du pays, en direction de la Californie, but non avoué mais évident du voyage. Alors que défilent plaines et montagnes, autoroutes et motels, restaurants et aires de repos, tous si constitutifs du paysage nord-américain, quelque chose d’inexplicable et de trouble vient s’intercaler. À chaque impression rétinienne du pays vient s’ajouter le souvenir de mille récits et images. On connaît tous l’Amérique, même si l’on n’y a jamais mis les pieds. Mais quelle Amérique connait-on alors, et laquelle de ses versions veut-on surimposeràlavuedesonincarnation intégrale? Sasha sait de quoi elle parle: traductrice en français de romans américains, elle ne peut ignorer “qu’ils porteraient toujours en eux cet intraduisible arrière-plan de la similitude”(30). Éric aussi, qui lit et conduit en même temps, quinze heures par jour. Quant à Augusten, il est professeur de littérature. Les voitures deviennent cinématographiques, et l’asphalte métaphorique. Pourtant, la route est bien réelle, et le risque de perdre un ami tout aussi présent.Au lieu d’être un confort pour la pensée, le cliché, perçu comme tel, provoque le doute qui progressivement s’immisce entre les lignes du récit. Les indécidables forme dès lors une tentative de porter l’incertitude là où il devrait n’y en avoir aucune, et d’insuffler une part d’émotion réelle chez les personnages. Les lecteurs français sortent en grande partie 274 FRENCH REVIEW 88.1 Reviews 275 convaincus de ce nouveau “road-movie” sur l’Amérique et de ce qui peut s’y trouver. Peut-il en être de même pour les lecteurs américains? À eux de décider. Metropolitan State University of Denver Jean-François Duclos Monnin,Isabelle. Daffodil Silver.Paris: Lattès,2013.ISBN 978-2-7096-4366-5.Pp.408. 19,50 a. Daffodil,jeune femme s’adressant au notaire qui prépare son dossier de succession, lui décrit sa famille peu ordinaire, dont les femmes ont des noms de fleurs. Nous pénétrons dans l’univers du travail de deuil. Lilas, sa mère, obsédée par la disparition...

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