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Reviews 207 par des homosexuels. Il se lie d’amitié avec Henri (Patrick d’Assumçao), un homme rongé par le mal-être, échange des propos banals avec de vagues connaissances, s’enfonce dans les bois pour se trouver un partenaire passager. Observateur privilégié d’un lieu de plaisirs que le réalisateur dévoile dans les moindres détails (âmes sensibles, s’abstenir), le spectateur en comprend rapidement les codes montrés non sans humour au fil des rencontres du protagoniste (amicales pour certaines, purement sexuelles pour d’autres, dangereusement amoureuse pour ce qui concerne celle avec le fameux inconnu). Mais l’atmosphère paisiblement bucolique et libertine de L’inconnu du lac s’évapore bien vite pour céder le pas à une angoisse mortifère. En effet, contrairement à ce que laisse imaginer la paix qui y règne, il apparaît peu à peu que le lac n’est pas l’espace utopique où s’ébattraient des corps libérés. Au contraire, il s’avère un lieu où plane la mort. Pas seulement celle d’un jeune homme noyé par son amant sous les yeux de Franck, mais aussi celle que l’on ne peut s’empêcher de craindre ou d’anticiper à la vue des pratiques sexuelles d’hommes qui se passent volontiers de préservatifs alors qu’ils s’offrent à de parfaits inconnus. Chargé d’enquêter sur la mort du noyé, un inspecteur (Jérôme Chappatte) s’offusque de la profonde indifférence qui caractérise les rapports humains au bord du lac, et il enjoint les membres de la communauté à se montrer plus solidaires. Faut-il voir dans ce personnage un porte-parole de Guiraudie, grand militant de la cause homosexuelle? Le sort qui lui est réservé permet d’en douter, si bien que le film laisse ses spectateurs dans le même état d’angoisse, de doute et d’espoir que son personnage principal. Villanova University (PA) François Massonnat Higbee,Will. Post-Beur Cinema: NorthAfrican Émigré and Maghrebi-French Filmmaking in France since 2000. Edinburgh: Edinburgh UP, 2013. ISBN 978-0-74864-004-1. Pp. 204. £70. Depuis l’essor de la“génération beur”dans les années 1980, les films de réalisateurs d’origine maghrébine constituent un terreau propice à l’analyse des questions d’immigration , d’intégration et d’identité nationale. Post-Beur Cinema reprend et actualise l’étude de ces thèmes par Carrie Tarr (Reframing Difference: Beur and Banlieue Filmmaking in France, 2005) et Sylvie Durmelat et Vinay Swamy (rédactrices de Screening Integration: Recasting Maghrebi Immigration in Contemporary France, 2012) en se concentrant sur les films réalisés par des Franco-Maghrébins ou des Maghrébins exilés en France depuis 2000. Higbee utilise le terme post-beur pour exprimer l’évolution de ce cinéma de la marge vers le centre au niveau des genres, de l’esthétique et des thèmes. Ce choix ne reflète qu’imparfaitement l’approche de Higbee, qui situe son corpus par rapport aux films beurs des années 1980, mais aussi par rapport au “cinéma de banlieue” et au cinéma politique des années 1990. Le changement se manifeste particuli èrement dans les domaines de la comédie (ch. 2) et du film historique (ch. 3), qui tranchent avec le réalisme social et l’espace de banlieue des périodes précédentes. Une dizaine de comédies (en particulier celles de Djamel Bensalah) ayant comme réalisateurs ou acteurs des Franco-Maghrébins ont obtenu un large succès populaire entre 1999 et 2010, et une poignée d’acteurs, comme Jamel Debouzze et Roschdy Zem, ont rejoint Isabelle Adjani au rang des stars issues de l’immigration. Les films historiques à gros budget de Rachid Bouchareb (Indigènes, 2006; Hors-la-loi, 2010) et les récits intimes de l’immigration,comme Inch’Allah dimanche (Yamina Benguigui,2001) ou Cartouches gauloises (Mehdi Charef, 2007) contribuent à créer une contre-histoire présentant une vision plurielle du passé colonial de la France. Un autre chapitre intéressant et novateur est celui consacré aux films d...

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