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Reviews 279 photographies de plages, elle s’enfonce dans les profondeurs marines, au détriment de sa vie.Refaisant le parcours emprunté par sa compagne,César va à son tour explorer les fonds sous-marins pour se frotter aux squales et découvrir leur redoutable pouvoir de fascination. Placé sous le signe d’Homère, truffé de métaphores et d’éléments symboliques, l’ouvrage se veut une sorte d’odyssée des temps modernes qui entraîne les protagonistes, en quelque sorte, du ventre de la mère au ventre de la mer. Nostalgie d’un état prénatal? Critique des artifices et des dangers de la société? Profession de foi écologiste? On ne sait. Le désir du journaliste d’émailler le texte de statistiques, de remarques sur l’état pitoyable du monde, de discours esthétiques et d’informations scientifiques, altère le projet de l’écrivain d’élaborer un roman d’aventures et une histoire d’amour émouvante. Le livre, qui manque d’unité et de cohérence, laisse dubitatif et il faut sans doute être un passionné de plongée pour en goûter les charmes et ne pas en trouver la lecture ennuyeuse. Western Washington University Cécile Hanania Orr, Kevin. Le produit. Paris: Seuil, 2013. ISBN 978-2-02-11036-0. Pp. 201. 17 a. Imaginez la pointe d’un sismographe tracer sur une large feuille de papier les secousses provoquées par un tremblement de terre de grande magnitude, et vous aurez une idée assez précise de ce à quoi ressemble ce premier roman. Le produit est en effet le récit d’un séisme intérieur provoqué par le processus de désaccoutumance d’un jeune Parisien, écrivain et scénariste, d’une substance qui ne sera jamais nommée et qui irradie de toute sa puissance addictive. Celle-ci,par son absence, transforme le récit en un terrain de guerre où s’affrontent à tout instant le désir d’abord immarcescible de goûter à nouveau à l’ivresse de sa consommation et la nécessité bien plus fragile d’y résister à tout prix. Tout commence par cette alternative brutale: en finir avec la vie ou tâcher d’en finir avec l’accoutumance. Choisissant de vivre, le narrateur quitte Paris et s’envole pour New York, où l’accueille un couple d’amis, Ar. et Ch., qu’il considère comme des parents d’adoption. Pendant les dix jours qu’il passe en leur compagnie (du 11 au 22 juin 2012), il lutte pied à pied contre les effets du sevrage et conçoit comme moyen principal de résistance au manque un journal dans lequel sont consignées, heure par heure, et parfois à la minute près, ses pensées et ses peurs. L’ordinateur, qui ne le quitte jamais, sert de réceptacle et de mémoire vive à cette expérience. Dans sa plus grande partie, le récit ne mobilise rien d’autre que cette tension extrême du présent et l’obligation de tout écrire comme moyen de conjurer le désir de replonger. Dans l’obligation de sans cesse solliciter l’écriture pour affronter le manque ressenti psychologiquement et physiquement, le narrateur bâtit progressivement un texte qui l’oblige, vis-à-vis de lui-même, à refuser deux principes, pourtant propres au roman: celui de la fiction et celui de la relecture.Ainsi, pour préserver l’écriture de son propre chaos, Orr (ou plutôt son narrateur) renonce à insérer des épisodes fictifs. De la même manière, il se refuse à revenir sur les lignes qu’il consigne pendant ces dix jours d’écriture , même dans les moments où la seule chose dont il se sente capable est de répéter sans cesse qu’il a besoin du produit. Ces principes viennent à prendre une dimension éthique, qui sauve progressivement le narrateur et le transforme en écrivain. Car au fur est à mesure que l’emprise de l’écriture s’affermit, celle du produit tend à se desserrer, et au bout de son séjour new-yorkais le narrateur prend conscience de ce qu’il vient d’accomplir: il...

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