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les actions de certains personnages. Le lecteur apprend donc que le narrateur a vécu une enfance difficile entre un père alcoolique et une mère peu aimante qui travaillait dans une maison de retraite où la mort est quotidienne. Le titre fait allusion à l’art et en particulier à l’installation que Thomas est en train de créer. Celle-ci a pour sujet le sort des femmes musulmanes dans ces sociétés qui les répriment. C’est à cause d’elle que Thomas rencontre Abbas et que commence une série de meurtres, d’où le titre “l’art du crime” sur la bande publicitaire. Ainsi, la caméra aussi bien que l’écrivain servent d’intermédiaires entre l’histoire et l’oubli. Composée de courts paragraphes, placés chacun sur une nouvelle page, la présentation suggère que le livre contient des notes mises ensemble par le hasard. Pareille structure demande au lecteur de relire les premières pages afin de remettre les morceaux dans un ordre logique. En fin de compte, elle lui fait croire que c’est lui et non pas N’Dongo qui est le deus ex machina. Kansas State University Claire L. Dehon ONO-DIT-BIOT, CHRISTOPHE. Plonger. Paris: Gallimard, 2013. ISBN 978-2-07013427 -4. Pp. 448. 21 a. Dans son cinquième roman,Ono-dit-Biot enchevêtre une histoire d’amour douloureuse à une toile narrative éclectique où les réflexions sur l’art moderne côtoient un état des lieux pessimiste de la société et des considérations émerveillées sur la beauté des squales peuplant l’univers aquatique. Le narrateur, César, journaliste chevronné, décrit sa relation avec Paz, une artiste espagnole. La jeune femme lui a donné un fils, Hector, avant de le quitter sans explication. Huit mois plus tard, elle est retrouvée morte sur une plage du golfe persique. C’est par sa disparition et sa parturition que débute l’ouvrage, qui se présente comme un témoignage sur la vie de Paz adressé à l’enfant. Les deux premières parties narrent l’histoire de leur couple, des Asturies, terre natale de Paz, où leur amour prend naissance, à Paris où leur idylle se poursuit, puis à Venise où leur relation s’envenime. La troisième retrace l’ascension artistique de Paz et revient sur sa grossesse, son accouchement et son départ. Commence alors, dans la dernière partie,“Le pays d’Aladin”, une enquête sur son décès énigmatique qui mène le narrateur aux confins de l’orient. À la description de cette passion viennent se greffer des épisodes de nature autobiographique, tels que le reportage de César en Thaïlande, en 2005, après le tsunami dévastateur, et son enlèvement de quelques heures lors d’une mission à Beyrouth. Deux événements (vécus par l’auteur) qui l’ont fortement ébranlé mais dont on ne saisit pas vraiment l’importance ni l’intérêt dans le récit. De même, les nombreuses remarques sur l’art contemporain, qui disparaissent peu à peu au profit de développements sur la majesté des requins,donnent à l’ensemble un aspect décousu, même si le changement de thématique reflète l’évolution de l’héroïne. Paz, en effet, au faîte de sa gloire, rejette les mondanités de la sphère artistique pour embrasser un monde plus ténébreux et silencieux. Après avoir acquis sa renommée grâce à ses 278 FRENCH REVIEW 88.2 Reviews 279 photographies de plages, elle s’enfonce dans les profondeurs marines, au détriment de sa vie.Refaisant le parcours emprunté par sa compagne,César va à son tour explorer les fonds sous-marins pour se frotter aux squales et découvrir leur redoutable pouvoir de fascination. Placé sous le signe d’Homère, truffé de métaphores et d’éléments symboliques, l’ouvrage se veut une sorte d’odyssée des temps modernes qui entraîne les protagonistes, en quelque sorte, du ventre de la mère au ventre de la mer. Nostalgie d’un état prénatal? Critique...

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