Mobiles par Sandra Lucbert (review)

working conditions in the aftermath of the Great War. He introduces populist formulas into thoughtful reactions to the poilu’s reintroduction into Parisian civilian life. The Belle Époque had fostered the gender domination of men over women. As marriageable French men became rare after the War, Lemaitre’s women learn to play the mating game in order to obtain results from the men who think they have the upper hand.At play in the narrative is the cultural phenomenon of leaving for the French Colonies during this period. Such an odyssey was both desirable for those making a quick profit unscrupulously and also horrific for vulnerable public servants (fonctionnaires) threatened just prior to their retirements with alternatives to dutiful careers. All of these issues make this novel a page-turner and thus seem lighter than its hefty size. Once again we have a worthy recipient of the Prix Goncourt. Trinity University (TX) Roland A. Champagne Lucbert,Sandra. Mobiles.Paris: Flammarion,2013.ISBN 978-2-0813-1048-3.Pp.277. 18 a. Ce premier roman décrit la société contemporaine sans complaisance mais avec humour. Ses neuf personnages, étudiants en lettres, beaux-arts, théâtre, psychologie et cinéma sont en quête du poste auquel leurs études devraient logiquement les mener. Mais Méta, l’agrégée de lettres modernes, se retrouve à faire un remplacement en ZEP (Zone d’Éducation Prioritaire), son frère Mathias a fondé un squat d’art, Raphaël, cinéaste désargenté et sans caméra, travaille à la BNF, Marianne fait un stage de clinicienne mais ne décroche pas de poste permanent et Pauline fait des piges. Ils se meuvent tels des rats de laboratoire dans un labyrinthe de lieux publics ou urbains (RER, métro, rues et places à Paris et en banlieue) dans un jeu qui pourrait s’intituler “la société dont vous êtes le héros” (274). Ils sont les personnages d’une pièce à la fois absurde, burlesque et tragi-comique, découpée en deux parties, six actes, 37 scènes précédées du nom des personnages, du lieu et d’un titre dont la forme interrogative reflète un questionnement identitaire,social et existentiel.Le roman regorge de passages très drôles. La gestionnaire Pôle-emploi d’Assia offre ainsi des boulots de“cobaye pour une démonstration d’épilation orientale,”“Marie dans une crèche de Noël”ou“chèvre cendré”distribuant des prospectus au Salon de l’Agriculture (94–95). Dans la scène de la table ronde animée par Raphaël se croisent trois discours—celui, universitaireintellectuel de Raphaël, les textos érotiques d’Emeric à Héloïse et les réactions d’Andreï à ces derniers. Le roman présente un style éclectique, intégrant habilement dans la narration, aussi mobile que ses personnages, citations et références littéraires (Flaubert, Baudelaire, L’Heptaméron), style lyrique, érudit ou populaire. Lucbert expose à la fois la dérision d’un système où l’intellect est porté aux nues dans des thèses si pointues qu’on en questionne l’importance—“la controverse de la diphtongue”(79),“la représentation de l’amour en décasyllabes”(128)—et des rencontres“enculages de mouches” 272 FRENCH REVIEW 88.2 Reviews 273 (84) montrant le côté désespérant de ce système où, même quand on a surmonté les obstacles de classe et pénétré l’antre du savoir; où, spécialiste de Lyotard et invité à France Culture, on se retrouve bloqué dans des postes d’enseignement secondaire provisoires, aux acronymes ténébreux (TZR, ATER), à enseigner le futur simple ou ce qu’est une note en bas de page à des élèves prénommés Hissam, Youssef ou Brad. Face à un avenir bouché, vivant de jobs alimentaires, il n’est pas étonnant que ces personnages se demandent s’ils n’ont pas “raté [leur] vie” (65). Mobiles offre une lecture entraînante et montre bien que ce qui compte, ce n’est pas d’établir un“système pérenne”mais une société qui fonctionne:“ce qui compte c’est [...] trouver un agencement...