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Reviews 257 Raspoutine. Majésu tombe instantanément sous son charme, lui fait des facilités de paiement puis l’invite à prendre un verre. Noème, c’est son nom, accepte avec plaisir et lui raconte qu’elle est la fille de bourgeois richissimes dont elle méprise la fortune acquise sur le dos du peuple. Par esprit de revanche, elle est devenue communiste, révolutionnaire et alcoolique, et ne fréquente que les miséreux. Elle loge dans un studio minable donnant sur le dépotoir municipal. Consciente de ses responsabilités sociales, elle tient une permanence au bistro du coin où elle distribue vin, tabac et autres objets d’utilité publique. Pour la séduire, Majésu lui fait croire qu’il est l’assassin d’un patron, un incontestable spoliateur de l’humanité, dont le tueur présumé est incarcéré. Noème, conquise par cet aveu prouvant combien Majésu a “l’esprit de justice” et le “sens du devoir”, tombe dans ses bras, lui jurant un amour éternel (28). Ils se marient en guenilles, s’échangent des alliances découpées dans des boîtes de sardine et trinquent au mousseux bon marché en présence de tous les clochards de la ville et des parents de Noème, invités pour les choquer. Comme magnifique cadeau de mariage, elle supplie son nouvel époux d’égorger ses parents sur-le-champ, ce à quoi il renâcle. Ses objections, dont certaines sont de nature morale, irritent profondément la jeune femme. En effet, le beau-père, qui trouve son gendre sympathique et sensé, lui a fait don de cent mille dollars à l’insu de sa fille. Mais, coup de théâtre, les parents meurent accidentellement, laissant à leur fille unique leur fortune considérable. Celle-ci renonce alors à la pauvreté, à ses frères de puces et à son mari devenu méprisable, dont elle exige le divorce. Face au refus de Majésu, elle dénonce son ‘crime’ à l’inspecteur de police Bradouate, réclame la restitution des dollars et le fait violenter par ses gardes-du-corps, deux ‘malabars’ féroces. C’est sans compter sur la ténacité et la faconde inépuisable de Majésu qui lutte envers et contre tout pour garder son épouse, la richesse de celleci étant bien entendu d’un attrait irrésistible. On ne peut reprocher à l’écrivain de manquer de style: il manie l’ironie et use du langage subversif avec brio. Mais la lecture de cette histoire burlesque, saturée de coups de théâtre improbables, de situations caricaturales et de formules stéréotypées, devient vite fastidieuse. La verve parfois amusante n’arrive pas à dérider l’invraisemblance de l’intrigue et le‘gargarisme’irritant du narrateur. Fairfield University (CT) Marie-Agnès Sourieau Beausoleil, Jean-Marc. Joie de combat. Montréal: Triptyque, 2013. ISBN 978-289031 -865-6. Pp. 209. $20 Can. Rio, a realtor, sells new bungalows in a sprawling suburb of Montréal. He had formerly been a stand-up comic, but a car accident and a stay in physical rehab changed his life’s direction. He would rather be painting for pleasure than selling to the young and smug. He is called to meet with his brother-in-law, the mayor of the town, who besides being an entrepreneur, has decided to evict the people inhabiting an area wanted for gentrification. This is where his girlfriend Brigitte lives, as well as some older and handicapped residents. A friend of Rio informs him that a protest against the razing of the properties is underway. Brigitte, ex-porn star, is caretaker of Henri and Henriette, two young adults with Down syndrome who live with her. The gentle narrative of how all of these characters co-exist is painted into a collage of strong, realistic, yet sympathetic images. Rio is not happy that the last beautiful frontier of the town is menaced with eradication:“J’en profite pendant que c’est encore possible, avant que l’iceberg de l’Americana ait tout rasé sur son passage” (54). Add to the mélange Rio’s sister who creates bathing suits for the physically challenged, a...

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