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énorme: stigmatisation et calomnies contre les musulmans citoyens ou étrangers,climat délétère pour les droits civiques de ces minorités mais aussi, par contrecoup, des majorités, lois liberticides d’exception (bannissements de signes religieux,interdictions de minarets,etc.),augmentation des agressions physiques contre les musulmans,émergence de nouvelles formes de terrorisme islamo-paranoïaque dont le tueur Norvégien Anders Breivik est le prototype. L’essai est pénétrant mais sous-estime cette cohorte d’effets nocifs et leurs conséquences à long terme, sur lesquelles il passe un peu vite au profit d’une analyse des discours, d’une déconstruction (efficace) des arguments qui sous-tendent ces thèses, et d’une démonstration que la figure fantasmée de l’Islamiste Conquérant est devenue pour les majorités européennes le bouc émissaire de leurs propres “blessures narcissiques” (206) et de leurs crises économiques, identitaires, culturelles: leur Autre radical,vécu comme incompatible avec la civilisation occidentale. Virginia Wesleyan College Alain Gabon Perovic,Sanja. The Calendar in Revolutionary France: Perceptions of Time in Literature, Culture, Politics.Cambridge: Cambridge UP,2012.ISBN 978-1-107-02595-0.Pp.xiv + 276. $99. Tout comme le système métrique (devenu le Système international d’unités, abrégé en SI), le calendrier républicain est une des innovations les plus fascinantes issues de la Révolution française. À la différence du SI, le calendrier républicain ne s’est pas durablement imposé dans la société française (institué en 1793, avec comme point de départ le 22 septembre 1792, il est officiellement aboli sous l’Empire, le 1er janvier 1806) et n’a pas été adopté à travers le monde. Perovic décrit l’itinéraire politique et les écrits de Sylvain Maréchal (1750–1803), dont l’Almanach des honnêtes gens, publié à la fin de ce qui allait devenir l’Ancien Régime, constitua un précurseur du calendrier adopté sous la Révolution. Puisque cet Almanach était rempli de personnages historiques plutôt que de saints, l’ouvrage fut condamné à être brûlé en place publique en 1788 (un des derniers à connaître ce sort) et l’auteur écopa de trois mois de prison. Ayant décidé d’examiner de façon parallèle les perceptions du temps durant la période révolutionnaire, à la fois dans les domaines de la littérature, de la culture et de la politique (comme l’annonce le sous-titre de son livre), Perovic suit les activités politiques de Maréchal, ainsi que ses productions théâtrales, jusqu’à sa retraite et sa mort (de cause naturelle). Comme le signale Perovic, le fait que Maréchal— “inventor of the first revolutionary calendar and most popular playwright of Year II” (18)—ait été oublié dès avant sa mort fournit une illustration du peu de succès durable qu’a connu le calendrier qu’il avait inspiré (par exemple, le dimanche fut rétabli en tant que jour de repos pour les fonctionnaires dès 1802). Dans une société essentiellement agricole, le nouveau calendrier avait pour but de concilier la dimension cyclique du temps (désormais débarrassé, du moins en théorie, de ses connotations religieuses) 248 FRENCH REVIEW 88.2 Reviews 249 avec le déroulement linéaire des événements liés à la Révolution, plusieurs d’entre ces événements ayant d’ailleurs pu servir de point d’origine de la nouvelle ère. Perovic étudie minutieusement la dimension symbolique de la volonté de rupture qu’exprimait ce nouveau calendrier (un moyen pour la Révolution de faire table rase du passé). Cependant, il aurait été utile d’apporter plus de précisions quant aux effets pratiques de cette transformation radicale des rythmes de la vie quotidienne. Par exemple, quelles furent les réactions des paysans et des employés à l’innovation des mois divisés en trois décades, innovation qui, suivant le principe décimal, instaurait un jour de repos tous les dix jours, au lieu du dimanche hebdomadaire traditionnel? Pourquoi la division décimale de la journée (il était initialement prévu que chaque jour...

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