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balance of non-Western versus Western bibliographical sources and well-chosen illustrations. It is a solid introduction to a little-known yet noteworthy cinema en devenir and would serve well in Francophone film or postcolonial courses with a focus on the Maghreb, and even transnational Gender Studies courses. DePauw University (IN) Cheira Belguellaoui Bertuccelli, Julie, réal. La cour de Babel. Poisson, 2014. Après Depuis qu’Otar est parti (2002) et L’arbre (2011), deux films qui s’interrogent sur l’importance des liens familiaux, Bertuccelli nous offre un documentaire optimiste et touchant qui fait le portrait d’une classe d’accueil d’étrangers dans un collège du dixième arrondissement de Paris. La réalisatrice a filmé durant une année scolaire vingt-quatre élèves âgés de onze à quinze ans et unis par le déracinement et la volonté d’apprendre assez de français pour pouvoir réintégrer les classes “normales”. Dès le début, le film privilégie l’échange culturel à travers le“bonjour”que chacun écrit dans sa langue maternelle. Les raisons de l’exil sont diverses: fuir l’oppression, suivre un parent qui a trouvé du travail, rejoindre une mère déjà exilée depuis longtemps, quitter ses parents pour éviter le mariage forcé ou l’excision. Ces collégiens racontent d’abord la douleur de l’exil, leur arrivée en France, les injustices qu’ils observent ou dont ils ont été victimes. Ils expriment également leur sentiment d’infériorité par rapport aux autres élèves de l’école, leur difficulté de maîtriser la langue française, indéniablement liée à leur intégration. Bertucelli filme attentivement des visages remplis d’émotions, rendant ces enfants particulièrement attachants et parfois bouleversants: Oksana chante avec nostalgie son Ukraine natale et aujourd’hui ensanglantée; Maryam parle de sa Libye avec tendresse; Luca ne voulait pas quitter “sa vie d’avant” en Irlande du Nord; Djenabou, la plus jeune de la classe, ne s’entend bien qu’avec Dieu. Persécutés en Serbie parce qu’ils sont juifs, Mihajlo et sa famille se sont exilés en France. Devenu l’interprète de ses parents, Mihajlo doit maîtriser la langue française pour remplir les papiers de demande d’asile. En quittant la Chine, Xin a dû renoncer à une grand-mère adorée pour rejoindre sa mère expatriée et absente depuis dix ans. C’est avec beaucoup de pudeur et de timidité que Xin avoue sa souffrance d’exilée: “Je ne suis bien nulle part”. Malgré tout, la classe reste le lieu où les élèves partagent leurs espoirs et leurs ambitions tout en affirmant leurs opinions divergentes sur de nombreux sujets tels que la religion, le statut de la femme, l’oppression, le poids de l’exil, la tolérance et la liberté.Bertuccelli met en valeur la singularité de chacun de ces élèves qui se distinguent par leur humanité, leur résilience devant l’exil et leur croyance en une vie meilleure. Même si La cour rappelle Entre les murs (Laurent Cantet, 2008), il sait incontestablement s’en différencier. À M. Marin, ce professeur de composition, représentant d’une institution scolaire mal adaptée, s’oppose Brigitte Cervoni, une enseignante rendue exemplaire, voire héroïque, par sa patience, sa douceur et sa détermination à aider 202 FRENCH REVIEW 88.2 Reviews 203 ses jeunes exilés. Dans un contexte de malaise général où le système scolaire français ne satisfait plus personne et où l’hétérogénéité des classes est souvent dénoncée, ce documentaire glorifie l’école républicaine française. Le site du film comprend un dossier pédagogique qui intéressera les enseignants désirant utiliser ce documentaire en classe: . Siena College (NY) Nathalie Degroult Bruni Tedeschi,Valeria, réal. Un château en Italie. Int.Valeria Bruni Tedeschi, Louis Garrel, Filippo Timi. SBS, 2013. When her mother is forced to sell the family home in Italy, Louise Rossi Levi must cope with her own unrealized dreams of success and motherhood. Un château en...

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