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Reviews 263 narrator exclaims:“Ah, j’en ai marre: les évasions, les courses-poursuites, ça va bien un temps, j’ai envie d’arrêter, de prendre ma retraite” (203). This is also true. Bradley University (IL) Alexander Hertich Masson, Jean-Yves. L’incendie du théâtre de Weimar. Paris: Verdier, 2014. ISBN 9782 -86432-746-2. Pp. 192. 15 a. Un épisode peu connu, raconté par Eckermann dans ses Conversations avec Goethe (1836), constitue le point de départ de ce roman. Dans la nuit du 21 au 22 mars 1825, un incendie détruisit le théâtre de la Cour grand-ducale de Weimar, que Goethe avait dirigé de 1791 à 1817. Le roman de Masson présente cet incendie comme la fin d’une époque particulièrement glorieuse dans la longue carrière littéraire de Goethe et comme la préfiguration de la mort de l’écrivain en 1832 (également un 22 mars). Pour représenter Eckermann, et à travers lui l’auteur de Faust, Masson choisit comme narrateur un jeune Anglais brièvement mentionné dans les Conversations, Robert Doolan, qui séjournait à Weimar lorsque l’incendie eut lieu. Cette double distanciation (Goethe vu par Eckermann, lui-même vu par Doolan) convient à un récit où peu d’événements se produisent, où prédominent de longs dialogues sur la littérature, la musique et la philosophie:“Peut-être toutes les grandes œuvres sont-elles bâties sur la peur de la mort, dis-je à Eckermann” (27). Féru de lettres et cherchant à maîtriser la langue allemande, Doolan suit des cours particuliers auprès d’Eckermann, avec qui il se liera rapidement d’amitié, lui enseignant à son tour la langue anglaise. Eckermann deviendra surtout pour Doolan un tuteur ou un initiateur à un niveau plus élevé de la littérature allemande et européenne: “J’avais appris par Eckermann beaucoup de détails intéressants sur la relation entre Goethe et Byron” (51). Grâce à ces conversations fictives avec Eckermann, elles-mêmes rapportées une trentaine d’années plus tard, après la mort de ce dernier, Doolan a la chance d’être un témoin privilégié d’une partie de l’œuvre de Goethe, ainsi que de la vie littéraire à Weimar,“cette si petite ville qui avait su rayonner sur le monde par les seules forces de la pensée” (178). Plutôt qu’un roman historique, L’incendie du théâtre de Weimar se présente donc comme une méditation, à travers le prisme de l’amitié et de l’admiration, sur le phénomène du génie littéraire, Goethe représentant pour le narrateur le cas hautement exceptionnel d’un “homme comme il n’en naît pas deux par siècle” (178). Après son retour en Angleterre, Doolan maintiendra des liens épistolaires avec Eckermann, aura le plaisir de lire les Conversations (et l’éphémère vanité d’y trouver son nom), mais ne pourra que se ranger au fil des ans dans ce qu’il appelle lui-même la“médiocrité”, c’est-à-dire la carrière d’un notable aisé (14). Son séjour à Weimar, son amitié avec Eckermann et ses propres conversations avec Goethe n’auront donc pas suscité,chez cet homme de goût mais sans talent, une quelconque vocation littéraire. Par l’entremise de ce narrateur vieilli et désabusé, qui se remémore nostalgiquement les espérances de sa jeunesse, Masson présente un récit marqué par l’érudition et la passion pour la lecture. Notons au passage que ce romancier, qui est également un traducteur expérimenté, fait souvent l’éloge de “cette aide merveilleuse, presque magique que sont les traductions” (44). Western Washington University Edward Ousselin Moreno, Caroline. Sans cérémonie. Montréal: Triptyque. ISBN 978-2-89031-917-2. Pp. 164. $20 Can. Il s’agit du cinquième ouvrage de Moreno, connue notamment pour être une fervente défenseuse de la langue française au Québec, et dont la formule astucieuse “J’aime ma langue dans ta bouche”, tirée du poème “Canadian Tired”, fut reprise comme titre d’une...

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