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Reviews 251 dans un club de Saint-Germain-des-Près. Le roman s’achève en mai 1968 par un épilogue écrit à la première personne par Sophie, la fille de Nadine et de Pierjac, alors que jusque là, le style journalistique utilisé par Chauveau fait que le lecteur s’enflamme peu pour les personnages et leurs avatars auxquels il ne s’apparente pas. University of Wisconsin, Eau Claire Dominique S. Thévenin Condou, Isabelle. Un pays qui n’avait pas de port. Paris: Plon, 2013. ISBN 978-2259 -22162-7. Pp. 306. 18 a. Qui, ému par la dévastation occasionnée par une catastrophe naturelle ou une guerre, n’a pas ouvert sa bourse? Mais ce geste facile ne sert-il pas qu’à nous donner bonne conscience et nous conforter dans notre illusion d’être “quelqu’un de bien” (182)? Dans son quatrième roman, Condou explore les méandres de la conscience humaine dans une sorte de huis-clos marin entre Haïti et Valparaiso. Sur un cargo parti d’Europe à destination de Sydney via le canal de Panama, se joue en l’espace d’un mois un drame qui met à l’épreuve Bohdan le capitaine, Marek le chef mécanicien et Joséphine, ex-hôtesse de l’air partie sur un coup de tête dans cette forme de tourisme insolite. Comme l’albatros, chacun est à sa façon atteint d’une infirmité, et comme les hommes d’équipage baudelairiens nous les voyons se battre contre leur handicap, se débattre dans des émotions et dans des positions fluctuantes. Bohdan a dû, faute de moyens, abandonner ses rêves de devenir pilote et d’entrer à l’académie maritime. Les longs mois en mer ont effiloché son mariage et il se sent étranger devant sa femme et ses enfants. Marek porte la honte de son père, Polonais émigré en France à qui il a toujours reproché de trop vouloir se faire aimer. Joséphine, quant à elle, s’est finalement libérée de sa mère et d’un amour qui lui a fait rater sa vie professionnelle, mais elle reste hantée par l’abandon d’un chiot sauvé lors d’une escale. La découverte d’un passager clandestin lui donne l’occasion de se racheter de cet acte pesant sur sa conscience. Mais “en mer, les hommes [sont] enfin des hommes. [...] l’océan les dépouill[e] des atours du paraître”(86).Ainsi,Marek,soupçonneux,tente-t-il d’appâter l’étranger avec des victuailles; en cas de capture, le sort qu’il lui réserverait ne fait aucun doute. Bohdan sait que la simple présence à bord du clandestin, qui doit, selon la réglementation internationale, être ramené dans son pays ou débarqué dans un autre, le fera écoper au minimum d’une amende. Révolté que les biens passent les frontières plus facilement que les hommes, et hanté par ses espoirs déçus, il le cache dans sa cabine. Au fil des jours son choix pèse sur sa conscience et il enrôle Joséphine. Mais à nouveau la réalité érode les bonnes intentions et fait poindre la monstruosité qui sommeille en chacun de nous. Un an plus tard, Bohdan prendra conscience de leur part de responsabilité dans le destin du jeune homme, et de la fausseté d’un sentiment d’avoir fait“ce qu’on a pu”(284).Avec ce roman,inspiré d’un fait divers qui a longtemps poursuivi l’auteure et rythmé par les escales manquées, Condou nous embarque avec adresse et finesse dans un examen de notre conscience d’humain. Eastern Connecticut State University Michèle Bacholle-Bošković Desbiolles, Maryline. Ceux qui reviennent. Paris: Seuil, 2014. ISBN 978-2-02112564 -1. Pp. 151. 15 a. Desbiolles writes lyrical, subtly evocative books with a strong sense of place. Her latest shuttles between the countryside above Nice and the village of Ugine in the Alps. More particularly still, it moves between the cemetery where her father was buried and the one where her grandparents were buried. “Comment pense-t-on aux morts dans le cimetière?”Desbiolles asks...

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