La pyramide des souffrances dans La joie de vivre d’Émile Zola: une structure schopenhauerienne par Sébastien Roldan (review)

Reviews 227 contribution to the understanding of Pizan’s lyric poetry and must be read by anyone interested in this author, late medieval poetry, or medieval French literature. University of Notre Dame Maureen Boulton Roldan, Sébastien. La pyramide des souffrances dans La joie de vivre d’Émile Zola: une structure schopenhauerienne. Québec: PU du Québec, 2012. ISBN 978-2-76053338 -7. Pp. 206. $20 Can. Cette analyse approfondie du douzième roman du cycle des Rougon-Macquart illustre, avec beaucoup d’ingéniosité mais aussi de rigueur critique, l’importance d’aborder l’œuvre de Zola dégagée des références au discours médical et positiviste de l’époque, si nombreuses dans la critique zolienne contemporaine. Roldan lance son analyse à partir de la question fondamentale que le roman pose aux lecteurs: vaut-il la peine de vivre au prix des souffrances, des nécessités et des limitations auxquelles on est soumis jusqu’à la mort? Question plus que philosophique à laquelle Zola s’apprête à répondre après un examen consciencieux de la philosophie schopenhauerienne qui lui est accessible au travers de traductions, d’interprétations et de commentaires publiés en France dans les deux dernières décennies du siècle. Par conséquent, la critique ne tarde pas à repérer dans La joie de vivre un roman à thèse, même si l’intention de Zola n’est pas d’en faire un. C’est de cette contradiction que naît la question qui se constitue en fil conducteur de l’analyse: “[L]es conclusions à tirer de La joie de vivre sont-elles aussi limpides que l’annonce l’auteur?”(17). Pour Roldan, il faut lire dans ce roman, au moment de son accomplissement, une réplique ironique de l’intention que Zola énonce dans ses dossiers préparatoires. Car en fin de compte, Pauline, la fille de Lisa Macquart et la petite-fille d’Antoine Macquart, est le seul personnage du cycle qui réussit à triompher de son hérédité. Même si le romancier assimile la philosophie schopenhauerienne et la fait valoir tout au long du texte, il s’en détache à la fin et affirme son originalité par “le renversement de la valeur négative attribuée par Schopenhauer à la reproduction bête et aveugle de la vie” (139). Cette étude repose sur une“structure schopenhauerienne”de la souffrance, une stratification hiérarchique des maux physiques et psychiques à laquelle correspond, selon le même schéma pyramidal, une gradation intellectuelle des personnages en fonction de leur aptitude à souffrir. Cette architecture textuelle que l’auteur détecte dans la structure du roman est conforme à la vision schopenhauerienne du monde mais elle évoque en même temps un procédé mimétique dont Zola a toujours été conscient. Ses livres sont des monuments, affirme Zola, des constructions à la charpente symbolique, car ils contiennent tous un aspect délibérément composé. L’architecture de l’interprétation répond de la sorte à l’architecture textuelle du roman, tout en permettant à l’auteur d’adopter une pluralité d’approches (analyse thématique et structurale, génétique textuelle, démarche philosophique, étude culturelle) sans créer de dissonances entre les ramifications complexes de l’analyse. Au profit du lecteur avisé, Roldan aborde un style académique classique, évitant autant que possible la paraphrase et préférant faire place à la référence originale dans le corps du texte ou dans les notes en bas de page. Ce qui ajoute assurément à la rigueur critique du texte. University of South Alabama, Mobile Mihaela Marin Saminadayar-Perrin, Corinne, éd. L’invention littéraire de la Méditerranée dans la France du XIXe siècle. Paris: Guethner, 2012. ISBN 978-2-70533-856-5. Pp. 258. 33 a. This book starts from the premise that the Mediterranean is an invention of the nineteenth century, and its collection of essays traces this “invention” in a variety of texts, some canonically literary and some marginally so. How does this geographical area of different cultures and nations come to be thought of as a unified space, and how is it represented? This Mediterranean is...