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critique en tant qu’héritage de la Troisième République et rend compte de cette ‘défamiliarisation’ à partir d’un ‘milieu banal’: la salle de classe telle qu’elle est représentée par les écrivains et cinéastes Orsenna, Bégaudeau,Varda et Kechiche (181). Il annonce son projet structuraliste (selon Derrida) en s’appuyant sur la métaphore du glaneur empruntée à Agnès Varda dans le chapitre deux. Sachs analyse le processus de sélection de“fragments”composés de discours et de méthodes pédagogiques issus du dix-neuvième siècle par la cinéaste dans Les glaneurs et la glaneuse (2000). Il tente de définir le rôle de l’école en tant que“sanctuaire”assurant une mission laïque dans une société devenue multiculturelle et forgeant l’esprit critique du citoyen-lecteur. Le chapitre trois est consacré à l’étude de La grammaire est une chanson douce (2001) d’Orsenna, qui loue la richesse de la langue française, en analysant une fable qu’il juxtapose au Tour de la France par deux enfants (G. Bruno, 1877). Dans le chapitre quatre, Sachs examine L’esquive (2004) d’Abdellatif Kechiche, film qui évoque une autre crise—celle de l’enseignement de la littérature française—à travers l’apprentissage d’une pièce de Marivaux par des élèves issus de l’immigration. Il montre comment cette ‘défamiliarisation’ s’opère avec l’intégration par Kechiche d’un poème persan du douzième siècle de Farid al-Din Attar, “La conférence des oiseaux”, en tant que commentaire d’un passage subversif dans Le jeu de l’amour et du hasard (1730). Sachs conclut son projet“formaliste”dans le chapitre cinq avec l’étude du récit de Bégaudeau, Entre les murs (2006), qui relate l’expérience d’un enseignant dans un nouvel espace clos: un collège du 19e arrondissement de Paris qui fonctionne avec ses propres codes et où les élèves issus de l’immigration font l’apprentissage de la vie en commun. Bien que les médias et la critique traitent les œuvres analysées comme des représentations fidèles de la réalité vécue en classe aujourd’hui, Sachs, qui a recours à ‘l’explication de texte’ et au structuralisme, fait un véritable tour de force en montrant la présence de valeurs héritées du passé dans ces œuvres et en soulignant leur ‘étrangeté’. Son étude représente un véritable plaidoyer en faveur d’œuvres romanesques et cinématographiques qui montrent comment la forme transforme l’acte de lecture critique en un acte hautement personnel et politique. Huston-Tillotson University (TX) Anne Cirella-Urrutia Tavernier, Bertrand, réal. Quai d’Orsay. Int. Thierry Lhermitte, Raphaël Personnaz, Niels Arestrup, Anaïs Demoustier. Little Bear, 2013. Adapté de la bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac (pseudonyme derrière lequel se cachait le diplomate Antonin Baudry), Quai d’Orsay met en évidence, une fois de plus, l’aisance avec laquelle Tavernier jongle de film en film avec des univers hétérogènes.Après être passé d’un polar en langue anglaise tourné en Louisiane (In the Electric Mist) à l’adaptation d’une nouvelle de Madame de Lafayette dont l’action se déroule au seizième siècle (La princesse de Montpensier), le réalisateur enchaîne sur 258 FRENCH REVIEW 88.4 Reviews 259 une comédie qui dissèque avec mordant les us et coutumes du ministère des Affaires étrangères. Quoiqu’il eût déjà réalisé des films où le comique avait largement sa place (Que la fête commence, Coup de torchon, La fille de d’Artagnan), Tavernier n’avait jusqu’ici jamais abordé la comédie de façon aussi frontale. Le résultat s’avère pour le moins enthousiasmant, tant le film regorge de trouvailles visuelles et de dialogues malicieux. Au cœur du récit, la gestion par l’administration du ministère des Affaires étrangères de la crise au Louzdémistan (lire “en Iraq”) et des élans chevaleresques...

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