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Reviews 287 Bové qui abandonnera la notion de risque pour un rejet total de la mondialisation néolibérale et de la logique OGM. Ainsi, le risque, qui dans une logique d’agriculture industrielle est souvent invoqué pour marginaliser ceux qui ne peuvent adhérer à des normes instituées pour les éliminer (normes pour contrer l’agriculture biologique), va se retrouver remplacé par le concept de souveraineté alimentaire remettant en cause l’OMC et la libre circulation des marchandises. La dernière partie du livre retrace avec humour le choc interculturel de la délégation à Washington et du fameux Roquefort. La mise-en-scène de la Confédération et la description détaillée des différents protagonistes par une stagiaire américaine en France et aux États-Unis sont exceptionnelles. La Confédération et le très médiatisé José Bové sont la preuve que d’autres manières d’être sont possibles et Heller nous les rend tangibles. University of Maryland, Baltimore County Marie Deverneil Igounet,Valérie. Le Front national de 1972 à nos jours: le parti, les hommes, les idées. Paris: Seuil, 2014. ISBN 978-2-02-107826-8. Pp. 495. 24 a. Contrairement aux autres groupuscules d’extrême-droite qui ont fait leur apparition en France depuis les années 1960, le Front national a réussi non seulement à survivre, mais aussi à devenir un parti politique de masse. L’étude d’Igounet est surtout consacrée aux rouages internes et aux affrontements personnels (et quelquefois idéologiques) d’un parti qui a été dominé pendant une quarantaine d’années par un seul homme—“L’assimilation du FN à son dirigeant est immédiate et perdure tout au long de l’histoire du Front national”(74)—à tel point qu’au moment de sa succession, il est parvenu à y imposer un principe dynastique digne de la Corée du Nord. Rassemblant des anciens de la Collaboration et de l’Algérie française, les racines idéologiques du FN sont claires, ses débuts étant marqués par ses liens avec le parti néofasciste italien MSI:“[L]’appropriation de la flamme italienne par le Front national symbolise une affiliation à une certaine mystique fasciste”(42). L’analyse des éléments visuels de la propagande du FN (la flamme, les couleurs, la focalisation sur l’image du chef) constitue d’ailleurs un des aspects les plus intéressants de ce livre. Comme le rappelle l’auteure, le FN a constamment hésité entre l’objectif affiché d’accéder au pouvoir (ce qui implique un rassemblement plus large et moins extrémiste) et le besoin de préserver son ancrage doctrinal (et donc son unité en tant qu’organisation). Les nombreux dérapages verbaux de son chef, dont certains sont néanmoins bien calculés, constituent autant de signaux de permanence idéologique adressés aux partisans d’une extrême-droite pure et dure: les“sidaïques”,“Durafour-crématoire”, le “point de détail” des chambres à gaz, etc. Ce livre ne s’attarde guère—ce n’était pas son objet—sur les racines poujadistes du FN (à l’âge de 27 ans, Jean-Marie Le Pen a été élu député lors de la vague poujadiste de 1956). Par contre, Igounet aurait pu davantage porter son analyse sur les causes du basculement—du Parti communiste au FN—du traditionnel vote protestataire des couches populaires. Après des débuts difficiles pendant les années 1970, le FN a certainement profité au niveau électoral du déclin puis de l’effondrement du PC en tant qu’alternative politique radicale. Notons au passage qu’en ce qui concerne son fonctionnement interne, le FN est caractérisé par une structure et un niveau de discipline qui ont fait leurs preuves ailleurs:“un système pyramidal et hiérarchisé, calqué sur l’organisation interne du PC, considéré comme un modèle organisationnel”(72). En 2011, le contrôle du parti a été transmis à l’héritière de la‘marque Le Pen’. Depuis, dans le contexte actuel de crise économique et politique, le FN a connu de nouveaux succès électoraux,en partie dus...

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