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Fauvel,Maryse. Exposer l’“autre”: essai sur la Cité nationale de l’histoire de l’immigration et le Musée du quai Branly. Paris: L’Harmattan, 2014. ISBN 978-2-343-02553-7. Pp. 228. 23 a. En rendant accessibles des œuvres jusque-là cachées dans des collections privées ou des églises, la création des musées au dix-neuvième siècle refléta d’abord l’idéal révolutionnaire de la démocratisation de l’art et du savoir. Les musées devinrent également un outil majeur de “la construction identitaire de la France” (15) postr évolutionnaire. Fauvel propose d’analyser les “discours qui informent l’architecture et l’aménagement” (21) de la Cité nationale de l’histoire de l’immigration (CNHI) et du Musée du quai Branly (MQB) à Paris, afin d’en dévoiler les qualités et insuffisances. Fauvel suit une approche interdisciplinaire qui repose principalement sur les théories postcoloniales, l’anthropologie et la muséologie. L’auteure souligne en premier lieu les conflits d’intérêts et les liens qui existent entre capitalisme, art, culture, dépenses de l’État et le choix des collections. Parce que les musées français sont fortement subventionnés par l’État (à 81,7% pour le MQB et 91% pour la CNHI), ce dernier contrôle, par leur biais, la représentation historique, artistique et culturelle de la nation. Fauvel place son analyse dans le contexte de la mondialisation, de la commercialisation des arts, des loisirs et du savoir, et de la popularité grandissante du Front National au début du vingt et unième siècle. C’est en effet après sa victoire contre le Pen en 2002 que Chirac décida de construire deux nouveaux musées, l’un pour représenter l’expérience des immigrés en France (la CNHI), et l’autre (le MQB) pour les arts des cultures non-occidentales d’Asie, d’Océanie, d’Afrique et d’Amérique. Ces deux musées sont fortement novateurs car ils exposent l’histoire et l’art d’individus et de cultures traditionnellement écartés de l’histoire traditionnelle, et illustrent des processus globaux souvent ignorés.Malgré leur noble mission—représenter“l’autre”— de par leur mise en scène et leur gestion, ces deux musées aboutissent pourtant à dominer ces“autres”“en offrant d’eux une image partielle”(21) dans leurs collections permanentes (Fauvel distingue clairement les collections permanentes des collections temporaires). L’une des carences de ces musées est qu’il“manque souvent les points de vue des ‘autres’ et leurs évaluations ou ceux de leurs héritiers” (48). Alors que les nouvelles technologies permettraient de combattre le nombrilisme aveugle des siècles derniers,les musées français ont fait le choix d’une voix narrative typiquement française et universaliste. De plus, pour faire concurrence aux médias, dont le succès dépend de leur capacité à provoquer des émotions, les musées ne misent plus sur le contexte historique ni les explications, mais sur la beauté des objets, ou la tristesse des situations. Au MQB, la réduction d’objets du quotidien à des objets d’art détourne le regard des contextes historiques et culturels qui les ont vus naître, participant ainsi à l’homog énéisation des cultures, et au renforcement des stéréotypes. Quant à la CNHI, son exposition permanente “tient à mettre en avant une cohésion nationale et l’impératif d’homogénéité de la nation française”(121), même si cela ne correspond pas toujours 284 FRENCH REVIEW 89.1 Reviews 285 à la réalité. En dépit d’une organisation et d’un style parfois maladroits, ce livre fascinera tout amateur de civilisation française contemporaine. University of Missouri, Columbia Virginie Ems-Bléneau Gerson, Stéphane. Nostradamus: How an Obscure Renaissance Astrologer Became the Modern Prophet of Doom. New York: St. Martin’s, 2012. ISBN 978-0-312-61368-6. Pp. xix + 347. $30. Gerson seeks to explain the continuing interest in a French figure whose legacy has endured worldwide for over four and a half centuries...

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