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et décide d’en finir, de casser avec sa réalité.Va-t-elle rater son suicide comme elle a raté sa vie, ou une deuxième chance va-t-elle lui permettre de se réconcilier avec l’existence? “Le chevalier de Doublecœur” raconte la tragédie de la maladie, la perte de l’espoir et l’impuissance.Au centre du récit se trouve un écrivain en déclin qui possède un double cœur sous forme de pace-maker. Son cœur, brisé par la maladie, l’éloigne et l’aliène de sa conjointe. Il est tout le contraire d’un chevalier vaillant et invincible. Face à la mort, il est défaillant et son cœur le lâche. En amour, le facteur chance est essentiel. C’est ce que nous montre la narratrice dans la nouvelle Avant quoi? La chance peut tourner à tout moment, elle est aléatoire, fugace, elle aussi. Le thème de la chance que l’on se crée ou que l’on reconnaît et que l’on sait saisir—ou au contraire que l’on laisse passer—est très bien traité, malgré la bréveté du récit. La nouvelle la plus courte est celle qui reprend le titre du recueil, Passage de l’amour. C’est à se demander si le récit symbolique et allégorique où le protagoniste n’est autre que Cupidon a été construit de la sorte pour s’aligner avec la courte durée du sentiment amoureux. Comme pour la chance, l’amour, il faut le saisir. La flèche, il faut la recevoir. Blessé, on finit toujours par en guérir. La question qui clôt la nouvelle ne se distingue pas par son optimisme: “Qui dit qu’un jour il [Cupidon] ne se lassera pas de courir nos chemins” (62)? Le passage du temps fait lui aussi des ravages et laisse regrets et souvenirs. On ne peut revenir en arrière, mais le passé peut nous rendre visite. C’est le cas dans“Tristesse”où le narrateur—encore un écrivain déchu—évoque une liaison de jeunesse après avoir eu une vision de la femme qui lui a tout appris en amour. Les autres nouvelles traitent également des situations dont nous pourrions tous être sujets: l’amour pour l’art, l’amour pour la bouteille afin d’oublier une relation amoureuse, l’amour maternel— en l’occurrence le manque d’amour d’une mère envers sa fille—enfin l’amour interrompu par la mort. Si l’amour est bien un sujet éternel, son état dans la vie reste éphémère. L’amour serait-il toujours passager? California State University, San Marcos Véronique Anover Schneider, Vanessa. Le jour où tu m’as quittée. Paris: Stock, 2014. ISBN 978-2-23407807 -9. Pp. 200. 18 a. La thématique maintes fois abordée de la femme rompue ne trouve pas ici une approche très révolutionnaire. Le livre raconte l’histoire d’une femme passive, voire soumise, qui se plie à ses amours plutôt que de les vivre. Jeanne pense que la rupture donne avant tout une mauvaise image de la femme, particulièrement parce qu’elle ne fait que se fondre dans l’idée que se fait d’elle son amant. Il est tentant de penser que ce roman n’est qu’un long cliché écrit avec l’amertume des larmes et dans la colère impuissante de celle qui a été quittée par le biais d’un vague et quelque peu dédaigneux courriel. L’auteur décrit avec un certain cynisme la colère d’une femme qui ne supporte pas d’avoir été quittée sans grande pompe et qui se jure de raconter toutes les 208 FRENCH REVIEW 89.1 Reviews 209 sensations ressenties depuis la rupture. Bien que l’infantilisme du personnage soit un peu difficile à gérer, Schneider concocte pour son lecteur un grinçant mélange de genres, entre le monologue intérieur de celle qui ressasse chaque détail de sa déchéance et l’histoire d’une vie, en dehors de...

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