A Companion to Jean Renoir ed. by Alastair Phillips, Ginette Vincendeau (review)

or timeline to help readers navigate the book’s frequent temporal leaps between and within chapters. Davidson College (NC) Carole A. Kruger Phillips, Alastair, and Ginette Vincendeau, eds. A Companion to Jean Renoir. West Sussex: Wiley-Blackwell, 2013. ISBN 978-1-4443-3853-9. Pp. 616. $200. Les études renoiriennes se dotent ici d’une nouvelle œuvre critique qui poursuit le constant travail de réévaluation de l’étendue de l’alluvion d’un artisan du cinéma, tâche d’une intarissable loquacité. Ouvrage collectif articulé autour de trois axes principaux avec un effet grossissant graduel passant du gros plan au plan d’ensemble, sans oublier le plan moyen, les contributeurs dressent un portrait exhaustif, innovant et audacieux de l’esthétique renoirienne tant par la sélection filmique—avec une alternance remarquable entre des films canoniques et emblématiques (La règle du jeu, La grande illusion) et des réalisations plus confidentielles (Tire au flanc ou Sur un air de charleston)—que par les approches théoriques mises en œuvre. Cette reconsidération de l’esthétique de Renoir engage la publication sur la voie du recadrage explorant ainsi la complexité de la mise en scène du réalisateur. De nombreux aspects, de la “profondeur du temps” de Martin O’Shaughnessy à l’importance accordée au son (au sens large du terme) et révélée par Charles O’Brien, Michel Marie ou bien encore Valerie Orpen, jusque-là indûment passés sous silence, éclosent et font poindre à l’horizon les cinglants manquements qui subsistaient jusqu’à présent dans l’analyse des réalisations filmiques de Renoir. Par ailleurs, et ce dans un souci de précision, une sélection de films fait l’objet d’une étude minutieusement détaillée. La deuxième partie esquisse une réflexion autour de la relation qu’entretenait Renoir avec les arts. Ainsi, tour à tour, les essayistes inventorient, interrogent, explorent la notion de performance, de genre, les adaptations théâtrales, la figure de l’artiste et sa place dans la société, la réception ou encore l’antisémitisme. Parmi les contributions les plus remarquées figurent des essais consacrés à la photographie comme art de la documentation et ceux qui décomposent l’apport de Renoir—cinéaste virtuose des images et à la musicalité digne d’un chef d’orchestre qui tissait aussi souvent que possible des chansons populaires dans le délicat maillage de sa narration cinématographique. Il en découle logiquement une remise en perspective de la place de Renoir au sein même du canon critique. L’ouvrage se clôture sur une profondeur de champ, subtil alliage entre le Renoir national et le Renoir transnational. Les articles de Brett Bowles, Tom Brown et Christopher Faulkner mettent en lumière la figure du Renoir anthropologue et chroniqueur de la société française,alors que ceux d’ElizabethVitanza,Edward Gallafent, Jean-Loup Bourget et Lucy Mazdon approfondissent le tiraillement ressenti par Renoir entre ses profondes racines françaises et son épineux et douloureux ancrage aux ÉtatsUnis . Seule ombre au tableau, l’absence de parallèle entre la production filmique et les 206 FRENCH REVIEW 89.2 Reviews 207 écrits romanesques et dramaturgiques de Renoir. L’ouvrage n’en demeure pas moins un compagnon de route qui ravira aussi bien les initiés que ceux désireux de découvrir la colossale contribution de Jean Renoir au septième art. Franklin and Marshall College (PA) Marie-Line Brunet Renner, Benjamin, Vincent Patar, et Stéphane Aubier, réal. Ernest et Célestine. Int. Lambert Wilson, Pauline Brunner. Gkids, 2012. Le film emprunte ses personnages principaux aux livres d’enfants de l’auteur belge Gabrielle Vincent qui représente, dans une vingtaine d’album, le couple atypique, en mal d’amour, d’une souris enfant et d’un ours adulte. Elle peint cette relation en explorant toute une gamme d’émotions humaines et de situations existentielles parfois difficiles; si la société paraît toujours en filigrane, l’univers des livres reste centré sur la vie domestique et propose un cadre rassurant. Le mérite des créateurs du film est d...