In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviews 247 Guirous, Lydia. Allah est grand, la République aussi. Paris: Lattès, 2014. ISBN 978-27096 -4670-3. Pp. 245. 17 a. Dès le Prologue, sans la moindre hésitation mais avec un sens aigu de la formule, l’écrivaine de 29 ans issue de l’immigration affirme sa double identité, et son inébranlable attachement à la nouvelle patrie qu’elle s’approprie—“ma France”(12)— avec ses valeurs “de liberté et d’égalité” (13), tout en témoignant d’une grande fierté envers la Kabylie de ses origines—“terre des révoltes et des révoltés” (21). Après un rapide retour sur ses premières années et l’arrivée à Roubaix à 6 ans, la rebelle à la plume aguerrie clame son indignation, et son refus des dérives communautaristes, du relativisme culturel et de la progression sournoise de l’islamisme. Forte d’une laïcité à toute épreuve, “le seul principe équitable [...] qui permet de vivre ensemble” (23), Guirous déconstruit les arguments de ceux qui s’en écartent, quel que soit le motif, l’excuse ou le prétexte. Le racisme et la discrimination? Elle les a subis, “mais on m’a appris à [les] ignorer pour avancer” (11). Le passé colonial de la France? C’était une période de profondes injustices, mais “cela est l’Histoire, et il faut l’accepter” (33). Aucun groupe, aucune institution n’échappe à sa réprobation. Et pour les dénoncer, elle n’y va pas de main morte. Elle s’insurge contre les nigauds qui rêvent de vivre “selon les règles d’un islam radical [...] et de l’imposer aux autres” (66); contre le harcèlement des filles à qui on fait“porter l’honneur de [l]a famille entre [les] cuisses” (47); contre “les mosquées de fortune où des fous de Dieu” prêchent la “haine de la femme et de la France”(69); contre l’école de la République,“rongée par le déterminisme social”, qui ne propose aux enfants des immigrés “que des voies directes vers Pôle emploi”(97),et où professeurs et administrateurs deviennent complices des extrémistes religieux de“peur de passer pour racistes”(70).La féministe s’oppose au voile,marqueur de “distance avec les autres élèves”, qui place l’appartenance à la “communauté religieuse”au-dessus de la“communauté de savoir”(137); dénonce la complicité entre obscurantistes et élus locaux “avides de voix” (114) pour assurer leur réélection et la discrimination positive qui stigmatise les recrutés “pour le quota” (148). Guirous reconnaît que les immigrés portent un double fardeau: leur origine étrangère et leur niveau socioéconomique défavorisé. Toutefois, elle les incite à doubler d’effort afin de “devenir des Français comme les autres”(143) au lieu de sombrer dans un“misérabilisme écœurant” (158), et trouver leur place comme l’ont fait les immigrés ayant brillamment réussi, nombre d’exemples à l’appui. D’ailleurs, la réussite “n’est pas un droit” (145) et ne pas réussir est-ce une raison pour insulter la République? Guirous admet s’être reconnue dans les discours de Sarkozy qui mettent l’accent sur les valeurs de travail et de mérite, et fustige la gauche, plus particulièrement celle de Roubaix qui “ouvrait grande la porte aux islamistes” (205). Tombé à point, surtout après les événements de Charlie Hebdo, cet ouvrage devrait être amplement étudié, pas seulement dans les milieux scolaires, mais surtout pour inspirer politiques et décideurs. Auburn University (AL) Samia I. Spencer ...

pdf

Share