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African characters, while also noting the novelist’s tendency to echo without question the era’s predominant ideology of the mission civilisatrice. These issues would seem directly pertinent to a discussion of Verne’s role in forming the worldview of fin de siècle France. One would like to see the implications of these questions developed in greater depth, rather than dismissed with offhand comments such as “Ce n’est pas encore le ‘United Colors of Benetton’” (28). The shallowness of Jules Verne: un océan tumultueux de mots et de rêves limits its usefulness. Yet the book’s second section, “Résumé commenté,” is rather fun. It showcases Boumahdi’s strength (descriptive breadth rather than analytic depth), and it gives the reader a sense of the cumulative weight of Verne’s nearly eighty works of fiction. It may serve as an encyclopedic (or Wikipedic) reference tool. Arcadia University (PA) Kate M. Bonin Brozgal, Lia Nicole. Against Autobiography: Albert Memmi and the Production of Theory. Lincoln: UP of Nebraska, 2013. ISBN 978-0-8032-4042-1. Pp. xxvi + 223. $50. À partir du postulat selon lequel les œuvres francophones du Maghreb sont souvent lues comme des textes ethnographiques ou autobiographiques, c’est-à-dire comme des représentations “authentiques” (23), Brozgal avance que la “mort de l’auteur” de Barthes n’a pas eu lieu en francophonie puisque la critique ne cesse de revenir aux intentions, à la “race” et à l’identité sexuée (gender) de l’écrivain. Malgré son titre, ce n’est toutefois pas contre l’autobiographie comme genre littéraire qu’elle prend position, mais plutôt contre“an interpretative lens or reading strategy”(xiii) qui néglige la richesse du corpus francophone. L’auteure étudie les stratégies narratives, discursives et para-textuelles qui sont à l’œuvre dans les essais autant que dans les romans d’Albert Memmi et souligne la porosité des genres et des discours dans la “production de la théorie”. Cet aspect constitue l’intérêt et l’originalité de ce livre, car s’il est en effet connu que le Portrait du colonisé, précédé du portrait du colonisateur de Memmi—dans lequel il tient compte de la totalité du contexte colonial en ce qu’il analyse les effets de la “maladie” qu’est la colonisation sur le colonisé et sur le colonisateur—s’inscrit dans une réflexion théorique postcoloniale, Brozgal montre que ses romans participent également aux“lieux de la théorie”, subvertissant ainsi ces catégories supposément étanches. Outre le chapitre sur le regard, la vision et l’aveuglement dans La statue de sel et Le scorpion, une attention particulière est portée aux enjeux régulièrement soulevés en études francophones: le concept de“francophonie” (que Memmi abordait déjà avec vigilance en 1985 sans cependant en sonner le glas comme l’a fait un certain manifeste publié dans Le Monde en 2007), les théories postcoloniales, l’approche féministe, la réception et les instances de légitimation. Par une lecture attentive des célèbres préfaces de Sartre, qui ont contribué à la légitimation 212 FRENCH REVIEW 89.2 Reviews 213 d’essais francophones tout en leur faisant de l’ombre, Brozgal met en lumière les différentes postures: tout se passe comme si Sartre se voulait l’intermédiaire entre le lecteur français et les poèmes de l’Anthologie de Senghor et solidaire à l’appel à la libération des Damnés de la terre de Fanon, mais que sa préface au Portrait du colonisé de Memmi (qui est en fait un compte rendu d’abord paru dans Les Temps modernes) n’était qu’un prétexte à sa propre critique de la colonisation. Consacré au Portrait du colonisé et au Portrait du décolonisé arabo-musulman et de quelques autres, le quatrième chapitre se penche sur un changement considérable: en tant que Tunisien de confession juive, Memmi se situait dans son premier essai à l’intérieur et à l’extérieur du groupe des colonisés, position ambivalente lui permettant de saisir la complexité des rapports coloniaux, alors qu’il se distancie manifestement des...

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