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d’Ivoire et ailleurs,“l’expérience de l’indépendance se confond avec une souveraineté sous surveillance de l’armée française, témoin volontairement passif devant certains crimes d’État” (185). Dans bien des cas, on ne peut qu’approuver Bédia lorsqu’il dénonce le néocolonialisme inhérent aux nombreuses interventions de la France dans ce qui depuis longtemps ne devrait plus être son “pré carré” africain. Cependant, la diatribe de l’auteur risque de dérouter ceux qui liront ce livre dans le but de mieux connaître l’œuvre de Kourouma. Cette œuvre, comme bien d’autres, mérite certainement une analyse politique, mais celle de Bédia s’avère bien réductrice. Par ailleurs, son livre n’est guère avantagé par des répétitions inopinées, comme le commentaire d’une citation de Hannah Arendt (75; 148–49), par un jargon souvent pompeux (“une positionnalité idéologique abhorrant les discursivités déconstructionnistes ” [44]), et par plusieurs coquilles:“une close morale”(10),“chef de fil”(29), etc. Mieux vaut relire directement Kourouma, dont tous les romans sont réunis en un seul volume dans la collection “Opus” (Seuil, 2010). Western Washington University Edward Ousselin Bishop, Michaël. Dystopie et poïein, agnose et reconnaissance: seize études sur la poésie française et francophone contemporaine. Amsterdam: Rodopi, 2014. ISBN 978-90420 -3792-2. Pp. 205. 45 a. L’auteur de Contemporary French Women Poets (1995; FR 70.3) analyse dans cette nouvelle étude l’œuvre complète ou certains textes de René Depestre, Claude Esteban, Esther Tellermann, Bernard Noël, Gaston Puel, Ananda Devi, Gérard Titus-Carmel, Jean-Paul Michel, Heather Dohollau, Pierre Dhainaut, Christian Hubin, Béatrice Bonhomme, Herménégilde Chiasson, Bernard Vargaftig, Eugène Guillevic et Yves Bonnefoy. Bishop justifie le choix des écrivains inclus dans ce nouveau volume d’abord par ses intérêts personnels, par le “magnétisme” (7) qu’il ressent envers les textes sélectionnés. Il vise aussi à mettre en avant des voix poétiques marginales, se reconnaissant “sensible au peu de place qu’occupe, dans nos anthologies, nos colloques, dans certaines grandes revues, la poésie des femmes et celles des grand/e/s poètes du monde francophone” (7). Dystopie et poïein adopte une approche analytique précise et une problématique commune à l’étude des seize auteurs. À partir de considérations ontologiques, ce livre explore en effet la manière dont les poètes étudiés mettent en scène l’ambivalence de l’expérience humaine face à l’ontos, c’est-à-dire au hic et nunc, à l’état intrinsèque de tout ce qui est. Pour Bishop, cette ambiguïté repose sur l’idée que l’esprit humain, s’il perçoit d’abord l’ontos comme inappréhendable et donc vide de savoir (une agnose), est finalement capable de la concevoir comme une force vitale et créative (un poïein). L’ontos devient matière à partir de laquelle le suiet acquière une connaissance ou entame une réflexion nouvelle sur le monde. Dystopie et poïein offre une réflexion critique riche sur la poésie de notre temps et ouvre une voie d’accès à 210 FRENCH REVIEW 89.2 Reviews 211 certains auteurs encore peu connus. Il aurait été fructueux de tracer de manière plus approfondie et systématique les liens qui existent entre les poètes au sujet de la question ontologique abordée. Relevons de plus le caractère arbitraire du choix des écrivains en soulignant, comme le fait d’ailleurs lui-même Bishop, que toute la poésie contemporaine traite à divers degrés des tensions ontologiques dont souffre l’individu moderne. On pourra aussi regretter l’abondance de jargon et la verbosité de l’ouvrage, observées dans le titre même, qui rendent la compréhension parfois difficile et font donc probablement obstacle à l’entreprise louable du livre de donner la parole à des auteurs méconnus. Salisbury Univeristy (MD) Aurélie Van de Wiele Boumahdi, Fabrice. Jules Verne: un océan tumultueux de mots et de rêves. Paris: Champion, 2012...

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