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Nakache,Olivier, et Éric Toledano, réal.Samba.Int.Omar Sy,Charlotte Gainsbourg, Tahar Rahim, Izïa Higelin. Quad, 2014. En situation irrégulière depuis dix ans, Samba Cissé (Omar Sy), originaire du Sénégal, espère pouvoir régulariser son dossier auprès de la préfecture, mais est placé dans un centre de rétention où il rencontre Alice (Charlotte Gainsbourg), bénévole pour une association d’aide aux sans-papiers. Samba fait aussitôt l’objet d’une OQTF (Obligation de quitter le territoire français) et tente d’éviter l’expulsion tout en passant d’un travail non déclaré à l’autre. S’ensuivent quelques ennuis et actes irréparables qui rapprochent le duo Alice-Samba—deux individus diamétralement opposés—et précipitent la trajectoire de ce dernier vers un dénouement heureux, certes, mais peu rassurant. Inspiré du roman de Delphine Coulin, Samba pour la France (2011), cette nouvelle collaboration du duo Toledano-Nakache récupère les ingrédients qui ont assuré le succès d’Intouchables (2011), mais mise cette fois-ci sur deux acteurs césarisés dont le charisme (Sy) et la fragilité séduisante (Gainsbourg) visent à conférer au film sa dimension romantique. La charge de rendre le récit comique repose en grande partie sur des personnages secondaires comme Walid dit Wilson (Tahar Rahim) et d’autres figures du secteur associatif. Il s’agit d’un film ambitieux traitant d’un sujet polémique, mais le passage d’un genre à l’autre finit par alourdir la mise-en-scène. Les dialogues sont plombés d’un humour parfois réussi, parfois mal placé et/ou forcé, qui risque à tout moment de décrédibiliser la trame de cette comédie sociale. On note, entre autres, un certain décalage entre le sujet et son traitement lorsque le récit trébuche dans les séquences les plus dramatiques. Ce manque de cohésion narrative et de profondeur chez les personnages n’ôte pourtant rien au jeu de Sy dans ce premier rôle de composition . Les séquences les plus convaincantes sont celles—accompagnées au piano—où Samba se retrouve seul dans le métro ou les rues de Barbès, et plus particulièrement dans l’enceinte grillagée du centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot à Roissy.Les gros plans sur le visage de l’acteur mettent en avant une palette d’expressions qui finiront bien un jour par lui valoir sa place parmi les grands du cinéma français. Il n’en est pas de même pour Gainsbourg dont le rôle de cadre supérieur en arrêt de travail pour burnout, même si convaincant, s’éclipse quelque peu derrière celui de Sy. Le mal-être et la pudeur refoulée de ces deux personnages à la dérive, aussi touchants soient-ils, suscitent malheureusement peu d’empathie et ne parviennent pas à gommer leurs différences de classe et d’origine—si là est véritablement l’intention du film. On peut facilement reprocher aux cinéastes d’avoir dérapé dans le conte de fée et d’avoir succombé—une fois de plus—à la formule du ‘blanc fortuné’ allant au secours du ‘gentil noir’, comme l’ont noté plusieurs critiques; or cette fois-ci, Omar Sy ne danse pas. Bien entendu, nous sommes loin de l’univers glauque de Welcome (Lioret, 2009) dans lequel la représentation des clandestins fait état d’une situation où l’humour n’a 202 FRENCH REVIEW 89.3 Reviews 203 pas sa place, mais Samba mérite d’être vu, ne serait-ce que pour son traitement humanisant du monde associatif. DePauw University (IN) Cheira Belguellaoui Sissako, Abderrahmane, réal. Timbuktu. Int. Ibrahim Ahmed, Abel Jafri, Toulou Kiki. Worso, 2014. Dans son dernier opus, un film tout en nuance, Sissako capture la montée de l’obscurantisme religieux à Tombouctou, la petite ville du nord du Mali redevenue tragiquement célèbre en 2012. D’emblée, les premières scènes en disent long sur les intentions du réalisateur. Timbuktu s’ouvre sur des hommes...

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