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au Wannock Manor, vaste domaine aristocratique où les rôles des domestiques et de leurs maîtres sont déterminés par les usages d’une autre époque. Les dix employés qui y travaillent à des besognes maintes fois répétées pour subvenir aux besoins et aux désirs de leur maîtresse de maison ne sont que “des ombres travaillant dans l’ombre en costumes d’un autre âge”(25), à qui toute relation non professionnelle est interdite. Devenue muette pendant le bombardement de Londres, Fennella est encore plus invisible et isolée que les autres. Elle communique à l’aide d’omniprésents cahiers, son silence brisé à l’occasion par un improbable rire sonore qui fait parfois douter de son mutisme. Dotée d’une imagination florissante qui enrichit sa solitude et d’une passion pour l’opéra héritée d’une ancienne maîtresse de maison, Fennella se sent supérieure à son rang, et même plus noble que certains nobles car elle a “la noblesse du goût” (54). Un jour, une lettre mal adressée arrive au Wannock Manor. L’auteur, Jeanette, est femme de chambre au Grand Hôtel de Brighton depuis la mort de son mari, Andrew, dont elle ne se remet pas. Mettant sa vie entre parenthèses, elle ne fait qu’exister dans l’attente de rejoindre son bien-aimé dans l’au-delà. La seule étincelle d’espoir dans la vie volontairement solitaire de la jeune veuve lui vient d’une visite imprévue à l’opéra où elle voit une prestation de la contralto Kathleen Ferrier dans Orféo Ed Euridice. C’est à cette chanteuse qu’elle croit s’adresser en écrivant la lettre qui tombera bientôt entre les mains de Fennella. S’identifiant d’emblée à Jeanette avec qui elle a beaucoup en commun (une passion pour l’opéra, leur statut social, leur isolement, et les traumatismes qu’elles ont subis pendant la guerre), Fennella est prise par l’envie de rencontrer la jeune veuve. Elle lui écrit et, malgré l’absence de réponse, décide par la suite de passer ses congés à Brighton. Par une conjonction du hasard et de la volonté de Fennella, les deux femmes se rencontrent dans un dancing au bord de la mer. Cet événement déterminant, dont toutes les deux sortiront changées, réveille des émotions que les deux femmes croyaient à jamais perdues et donne à chacune une direction inattendue à la vie. Dans son propre rôle est le portrait de deux femmes de circonstances similaires mais de caractère très différent autant qu’une méditation sur le rôle du déterminisme social, du hasard et de la liberté dans la vie d’un individu dans un monde changeant. En présentant les parcours de Fennella et de Jeanette, Chiarello met en valeur les détails du quotidien des domestiques aussi bien que la vie intérieure des deux protagonistes mal dans leur peau et en quête d’une nouvelle identité. Eastern Illinois University Kathryn M. Bulver Ferrari,Jérôme. Le principe.Arles:Actes Sud,2015.ISBN 978-2-330-04871-6.Pp.162. 16,50 a. Le lecteur est entraîné dans le monde des atomes et de la physique quantique sur fond de montée du nazisme et des atrocités qui s’ensuivirent.La première de couverture 260 FRENCH REVIEW 89.3 Reviews 261 annonce un roman, mais c’est aussi l’évocation de moments et d’états d’esprit de la vie du physicien allemand Werner Heisenberg à partir de son autobiographie et de témoignages divers, la représentation d’une période effroyable de l’histoire, un exercice poétique sur la virtuosité du mouvement des particules. Un narrateur, étudiant en philosophie quelque peu raté des années 1990, rêve d’écrire un ouvrage marquant. Il est fasciné par les zones d’ombre de la vie du grand physicien, auteur du célèbre “principe d’incertitude”et lauréat en 1932 du prix Nobel de physique. Il s’adresse à lui directement, tour à tour l’interrogeant, le provoquant ou dévoilant son...

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