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Reviews 213 exerce sur une nouvelle conception et représentation du monde au Moyen Âge. Dans le premier volet de cette étude, Carreto invoque la ville comme lieu“(u)topique”(49) de l’échange monétaire qui, ayant la primauté sur l’éthique du don (chap. 1), abroge les liens symboliques de l’habitus féodal (chap. 2). Ce changement de mœurs entraîne un corollaire de vices qui marque la rhétorique littéraire de son empreinte: l’adulatio du jongleur, la superbia chevaleresque, l’accidia tristanienne, la luxuria d’un Lancelot, ou l’ira d’un Raoul de Cambrai constituent des cas représentatifs (chap. 3). Dans le deuxième volet de l’ouvrage, Carreto entre dans le vif du sujet: Comment l’imaginaire marchand se déploie-t-il dans le “texte” médiéval et quel impact a-t-il sur l’économie du récit? En nous offrant une belle relecture de Guillaume d’Angleterre (chap. 1) et de Tristan et Iseut (chap. 2), Carreto pose en principe que la figure du marchand chamboule l’ordre ternaire de la hiérarchie féodale en y accolant les mercatores sur le même rang que les oratores, bellatores, ou laboratores. Dans les chapitres 3 et 4, Carreto nous fait redécouvrir Le Charroi de Nîmes et Les Enfances Vivien (respectivement), tout en y faisant ressortir l’imaginaire marchand malgré que ces chansons de geste privilégient la quête chevaleresque. Anticipant la conclusion, les deux derniers chapitres mettent en relief le rôle médiateur de la femme dans les structures familiale et narrative du récit médiéval. D’une part, elle personnifie la logique de l’échange; de l’autre, elle joue le rôle de médiatrice entre deux mondes antagoniques. Dans le chapitre qui précède la conclusion, ayant trait à l’aspect oral d’Aucassin et Nicolette et à sa tradition manuscrite, Carreto met en œuvre une démarche analytique qu’il aurait dû appliquer à toutes les œuvres au programme, ce qui aurait aussi mis en évidence l’économie codicologique de son corpus. En dépit de ces réserves, cette étude se fait valoir par la cohérence de la démonstration de l’équation proposée, théoriquement bien soutenue,aussi bien que par son vaste corpus et son élégant style.Dans l’ensemble, cette étude jette une lumière nouvelle sur les enjeux sous-jacents entre la littérature et une naissante “économie”. Otterbein University (OH) Levilson C. Reis Dambre, Marc, éd. Mémoires occupées: fictions françaises et Seconde Guerre mondiale. Paris: PSN, 2013. ISBN 978-2-87854-610-1. Pp. 256. 25,30 a. This volume brings forth the proceedings of a colloquium held at the Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle in May–June 2012, “Après Vichy: l’écriture occupée.”The book is dedicated to the memory of Philip Watts, whose essay on Jacques Panijel’s Resistance novel La rage (1948) is one of the most cogent and eloquent contributions. Its twenty-seven chapters treat fictional or documentary writing from the entire post-Vichy period to the present. Included among the contemporary works are Occupation-era narratives that first came to light at the turn of the twenty-first century: Léon Werth’s 33 jours (1992), Irène Némirovsky’s Suite française (2004), Hélène Berr’s Journal (2008). But most of the works considered in this volume follow an inverse trajectory. Written in the twenty-first century, they return to the Second World War in order to reimagine its events and protagonists—or unravel the threads of an occulted family history. Daniel Mendelsohn’s The Lost (2006), Fabrice Humbert’s L’origine de la violence (2009),Alexandre Jardin’s Des gens très bien (2010) each represent a third-generation narrator’s investigation into an earlier generation’s implication in the Holocaust—as victims or collaborators. The writings of this “third generation,” the grandchildren of those whose lives were contemporaneous with the war, raise provocative questions about the transmission of memory and the relationship of the literary text to Vichy historiography. Can...

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